« J’ai eu très très peur quand j’ai vu l’alerte sur la pénurie de quétiapine, qui a commencé dans ma pharmacie [en Charente-Maritime] dès septembre 2024, témoigne Emilie (elle a requis l’anonymat), membre de l’Association d’aide aux personnes atteintes de troubles bipolaires et à leurs proches (Argos 2001). Car la quétiapine est le seul traitement qui marche pour moi. »
La quadragénaire a été diagnostiquée bipolaire en 2016, après des années d’errance. « Lithium, Tegretol, Depakote (valproate)… J’ai pris tous ces régulateurs de l’humeur. Aucun ne marchait. » Sauf la quétiapine à libération prolongée, qui fait l’objet de « fortes tensions d’approvisionnement », comme l’a acté l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à trois reprises depuis début 2025.
De quoi mettre en alerte professionnels de santé et associations de patients, alors que ce traitement, inscrit sur la liste des médicaments dits essentiels, est prescrit à 250 000 personnes pour soigner les troubles bipolaires et la schizophrénie.
Les pénuries affectent dorénavant « 60 % du marché français », a fait savoir l’Agence du médicament dans son dernier communiqué, lundi 10 mars. « On fait face à une vraie absence de visibilité » et à « de grosses incertitudes » concernant sa remise à disposition, explique Pierre-Olivier Farenq, directeur du Centre d’appui des situations à risque de l’Agence.
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