Décidée à devenir orthophoniste depuis le collège, Sophie Heulle, 27 ans, n’imaginait pas que le chemin pour y parvenir serait si compliqué. Après son baccalauréat scientifique, la jeune femme se dirige vers une classe préparatoire au concours, mais elle échoue. L’année suivante, c’est encore un échec. Elle s’inscrit alors en troisième année de licence science du langage, à Nanterre et finit par intégrer, en 2018, le centre de formation universitaire en orthophonie (CFUO) de La Pitié-Salpêtrière-Sorbonne, à Paris. « Bien sûr, j’étais déterminée, mais, surtout, j’ai profité du fait que j’avais les moyens financiers de faire deux années de prépa puis une année de licence », admet Sophie Heulle, qui a passé, en tout, 34 examens.
En effet, jusqu’en 2020, l’admission en orthophonie se faisait sur concours et les étudiants devaient passer un examen d’entrée différent pour chacun des 22 CFUO, ce qui poussait un grand nombre d’entre eux à effectuer des classes préparatoires privées dont les tarifs étaient compris entre 3 000 et 5 000 euros l’année. Les candidats devaient ensuite débourser 80 euros de frais d’inscription par concours, sans compter les frais d’hébergement et de transport. Tout cela sans garantie de réussite. En 2019, il n’y avait que 950 places ouvertes.
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