Donald Trump parle peu du continent africain. Et rarement avec égards. Après avoir qualifié les Etats du continent de « pays de merde » en janvier 2018 lors de son premier mandat, le président américain a ironisé mardi 4 mars, face au Congrès, sur le Lesotho, un « pays dont personne n’a jamais entendu parler », selon lui. Un dédain qui intervient après l’annonce de coupes budgétaires massives de l’aide américaine à l’étranger.
Face à ces déclarations tapageuses, les dirigeants africains demeurent discrets. Un attentisme mêlé d’« admiration pro-Trump et de poutinophilie » en dépit des conséquences de cette nouvelle donne géopolitique pour l’Afrique, estime Paul-Simon Handy, directeur régional Afrique de l’Est de l’Institut d’études de sécurité (ISS). Le chercheur camerounais analyse le tournant en cours pour le continent.
Comment les dirigeants africains perçoivent-ils la rupture entre les Etats-Unis et l’Europe occidentale sur l’Ukraine ?
Il y a une sorte de contentement silencieux face à des Européens accusés d’en avoir trop fait avec l’Ukraine en voulant pousser tout le monde à soutenir ce pays. Cette attitude découle d’un penchant pro-Poutine et pro-Trump au sein des cercles de pouvoir, des opinions publiques et des milieux intellectuels africains. L’image des deux présidents usant de leur puissance pour imposer leurs vues à leurs adversaires séduit en Afrique.
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