Déjà condamné la semaine dernière à neuf ans de détention, l’opposant et ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili a été condamné par un tribunal géorgien, lundi 17 mars, à « quatre ans et six mois de prison pour avoir illégalement franchi la frontière de la Géorgie » à son retour d’exil en 2021, a déclaré son avocat, Dito Sadzaglishvili, à l’Agence France-Presse.
Compte tenu de ses condamnations précédentes prononcées en Géorgie, « Mikheïl Saakachvili devra purger au total douze ans et demi de prison », a précisé le juge Mikheïl Djindjolia. Des ONG de défense des droits humains et l’ex-président géorgien dénoncent comme politiquement motivées toutes les poursuites visant ce dernier.
M. Saakachvili, 57 ans, avait déjà été condamné en 2018 par contumace à six ans de prison pour abus de pouvoir. Il a été arrêté en Géorgie en 2021 pour purger cette peine, à son retour d’exil. Exil passé notamment en Ukraine, dont il a obtenu la nationalité et où il a occupé des fonctions officielles.
Grève de la faim de cinquante jours
La semaine dernière, le tribunal municipal de Tbilissi l’a condamné à neuf ans de prison, en rajoutant ainsi trois ans de détention à sa peine initiale. Incarcéré en 2021, Mikheïl Saakachvili est hospitalisé à Tbilissi depuis 2022, après avoir observé une grève de la faim pendant cinquante jours.
Le Parlement européen a appelé à sa libération immédiate, alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé que Mikheïl Saakachvili soit transféré à Kiev.
Mikheïl Saakachvili, qui a étudié aux Etats-Unis et en France et parle couramment cinq langues, avait été porté au pouvoir par la « révolution des roses » en 2003, qui avait évincé pacifiquement les vieilles élites héritées de la période soviétique.
Malgré sa détention, il reste une figure de l’opposition au gouvernement actuel du parti Rêve géorgien, accusé de dérive autoritaire et de vouloir se rapprocher de Moscou.