Google a conclu un « accord définitif » pour le rachat de la start-up américaine Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, pour 32 milliards de dollars (29,3 milliards d’euros), selon un communiqué publié mardi 18 mars. Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire et devrait être finalisée en 2026.
C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance. Jusqu’ici, la plus grosse opération du groupe de Mountain View (Californie) remontait à 2012, avec la reprise de Motorola Mobility, ancienne division équipement de Motorola, pour 12,5 milliards de dollars (11,4 milliards d’euros).
Le communiqué souligne que les produits de Wiz resteront accessibles sur toutes les plateformes de concurrents de Google dans le cloud : Amazon, Microsoft, Oracle… Cette précision vise à éviter de se voir accuser de restreindre la concurrence par les autorités antitrust.
L’agence américaine responsable de la politique de concurrence, la Federal Trade Commission (FTC), est d’ailleurs plus susceptible d’autoriser ce genre d’acquisition d’entreprises par les géants du numérique maintenant que sa présidente, Lina Khan, tenante d’une ligne dure envers ces derniers, a été remplacée à la suite de l’élection de Donald Trump, selon l’analyste Dan Ives, de la banque d’affaires Wedbush Securities. « Lina Kahn partie, les fusions et acquisitions dans le numérique peuvent redémarrer, après une période noire pour les gros acteurs de la tech », écrit-il dans une note.
Google est revenu à la charge
Fondé il y a cinq ans seulement, Wiz avait déjà été approché par Google l’an passé, mais le conseil d’administration avait refusé l’offre présentée, estimée par plusieurs médias américains à 23 milliards de dollars (21,1 milliards d’euros).
Dans un message interne adressé aux employés de la société dont le siège est à New York, le directeur général et cofondateur Assaf Rappaport, avait déclaré que le groupe préférait se préparer à une introduction en Bourse. Après ce revers, Google est revenu à la charge, remontant sensiblement son offre. Le géant californien n’a pas hésité à mettre sur la table le double de la valorisation qu’affichait Wiz lors d’une récente vente d’actions, fin 2024.
« L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités », a déclaré le patron de Google, Sundar Pichai, lors d’une conférence téléphonique. L’intégration de Wiz à Google est à même d’« accélérer la capacité des entreprises à renforcer leur sécurité, tout en abaissant leurs coûts, et favoriser l’adoption de l’informatique à distance », le cloud computing, a-t-il ajouté.
Wiz a atteint 500 millions de dollars (458 millions d’euros) de chiffre d’affaires récurrent l’an dernier et prévoit de dépasser le milliard en 2025. L’utilisation croissante du cloud augmente les risques d’attaques informatiques, les entreprises recourant à des infrastructures situées sur des sites différents. La montée en puissance de l’intelligence artificielle nécessite des capacités de traitement et de stockage assurées par les centres de données, qui rend le cloud encore plus incontournable. Wiz s’est démarqué en concevant un modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation du cloud.