Fondée par Novak Djokovic et Vasek Pospisil en 2019, l’Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA) a annoncé dans un communiqué publié mardi 18 mars sur son site Internet qu’elle attaquait en justice l’Association des professionnels du tennis (ATP), la WTA (son pendant féminin) ainsi que la Fédération internationale de tennis (ITF) et l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA).
Une douzaine de joueurs actuels et anciens se sont joints à cette plainte, qui a été déposée mardi aux Etats‐Unis, au Royaume‐Uni et dans l’Union européenne et qui est soutenue notamment par le gestionnaire de fonds spéculatif Bill Ackman.
La PTPA annonce « des actions en justice historiques contre les organes directeurs, dénonçant un système corrompu, illégal et abusif ». Elle accuse les instances dirigeantes du tennis d’avoir créé un « cartel » qui plafonne les prix des tournois, limite les gains hors des terrains et restreint la concurrence entre tournois rivaux.
La PTPA estime que les instances dirigeantes du tennis enfreignent les lois antitrust américaines en contrôlant les conditions de travail et de rémunération des joueurs. « Ces poursuites révèlent des abus systémiques, des pratiques anticoncurrentielles et un mépris flagrant du bien‐être des joueurs qui perdurent depuis des décennies », poursuit le communiqué de la PTPA.
« Les joueurs de tennis professionnels sont coincés dans un jeu truqué, poursuit le communiqué. Pas sur le terrain, où la concurrence féroce entre les joueurs réjouit des millions de fans dans le monde entier, mais en dehors, où les joueurs sont obligés de subir des horaires exténuants, des gains plafonnés, des enquêtes abusives et invasives et de la discipline, et ont un contrôle limité sur leur propre carrière et marque. »
« Le tennis est en ruine »
« Ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est une question d’équité, de sécurité et de dignité humaine fondamentale », a déclaré Vasek Pospisil, cofondateur et membre du comité exécutif de la PTPA.
« Le tennis est en ruine, a commenté Ahmad Nassar, directeur exécutif de la PTPA. Derrière le vernis glamour promu par les défendeurs, les joueurs sont pris au piège d’un système injuste qui exploite leur talent, réduit leurs revenus et met en danger leur santé et leur sécurité. » Assurant avoir épuisé toutes les options de dialogue, l’association estime n’avoir d’autre choix « que de demander des comptes devant les tribunaux. » « Réparer ces défaillances systémiques ne consiste pas à perturber le tennis, mais à le préserver pour les générations de joueurs et de supporteurs à venir. »
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Après les affaires Jannik Sinner et Iga Swiatek, contrôlé positifs à des substances interdites en 2024 mais condamnés à de courtes suspensions au début de 2025, cette annonce peut être interprétée comme un nouvel épisode de l’opposition entre la PTPA et les instances dirigeantes du tennis.