« Pour décarboner l’économie, on a besoin des humains et de leurs compétences. Si on veut déployer massivement les véhicules électriques en France, il nous faut des garagistes capables de les entretenir et de les réparer », rappelle Damien Amichaud, chef de projet formation continue et enseignement supérieur du Shift Project. Cette association spécialiste du climat et de l’énergie a publié, le 4 mars, le rapport « Former les actifs pour la transition écologique », dans lequel elle détaille l’état des lieux et la marche à suivre pour les quelque trente millions d’actifs potentiellement concernés.
Afin d’analyser en profondeur le rôle de la formation continue dans ce processus, The Shift Project a intégré toutes les parties prenantes dans son étude : 228 acheteurs de formations travaillant dans des entreprises et des administrations ont été sondés par l’institut BVA. En parallèle, des entretiens et des réunions de groupe ont été menés avec des responsables d’organisme de formation, des salariés ou des indépendants qui doivent acquérir des compétences utiles à la transition écologique.
Ce vaste chantier s’effectue sur trois niveaux : au-delà de l’acculturation et de la sensibilisation qui permettent d’adhérer à un projet de transition, les actifs doivent ensuite acquérir des compétences transversales, nécessaires à l’échelle d’un secteur ou d’une branche d’activité, et spécifiques à chaque métier. Par exemple, un gestionnaire de chaîne logistique apprendra à coconstruire avec ses clients des solutions vertueuses pour le transport des marchandises, un chef de chantier à intégrer du bois dans les constructions… Les entreprises et administrations doivent donc, dans un premier temps, identifier les compétences nécessaires à la transition pour chacun de ces trois niveaux avant de proposer des formations adaptées. Or seulement 28 % des organisations disent avoir achevé cette première phase.
Décalage entre conscience et action
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