Long fut son règne. Après avoir dirigé pendant près de vingt-quatre ans la mairie de Lille, Martine Aubry a annoncé au Monde, le 6 mars, à un an des élections municipales, qu’il est désormais « grand temps de laisser la place à une nouvelle génération ». « Je ne prends pas ma retraite politique », a averti l’ancienne première secrétaire du Parti socialiste (2008-2012), qui, à 74 ans, souhaite encore participer au débat public « en apportant [s]es idées ». Auprès de la journaliste Solenn de Royer, elle n’a pas oublié de vanter son bilan local : « Je laisse les clés d’une ville à la fois transformée et bien gérée. »
Loin de la préfecture du Nord, le nom de Martine Aubry apparaît pour la première fois dans Le Monde le 4 juin 1975, en marge d’un article sur l’Ecole nationale d’administration. Dans la liste des affectations des élèves fraîchement sortis de l’ENA figure une certaine « Mme Martine Aubry », dont les lecteurs apprennent qu’elle intègre le ministère du travail. En juillet 1981, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, intervient la deuxième occurrence, guère plus bavarde. « Mme Martine Aubry, administrateur civil au ministère du travail, trente ans, est nommée conseiller technique, responsable des dossiers sur la durée du travail et sur les droits des travailleurs », est-il écrit dans un court article détaillant les recrues du cabinet du nouveau ministre, le socialiste Jean Auroux qui sera l’auteur des premières lois sociales du gouvernement Mauroy en 1982.
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