Habitué, ces dernières années, aux débats de la classification des énergies fossiles ou des industries les plus gourmandes en électricité, le secteur de la finance durable doit aujourd’hui trancher sur un autre sujet délicat : à l’heure du réarmement de l’Europe, les règles encadrant les investissements dits « responsables » sont-elles un frein au financement des efforts nécessaires ?
Pour tenter de rassurer les entreprises de la base industrielle et technologique de défense, le ministre de l’économie, Eric Lombard, a pris les devants jeudi 20 mars à Bercy : disant vouloir « clarifier un malentendu », il a assuré que « l’investissement dans le secteur de la défense est un investissement responsable ».
L’enjeu est énorme : les fonds d’investissement qui intègrent dans leur processus de décision et de gestion les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) , et ceux dont ces critères constituent des objectifs clairs et mesurables, représentaient au total 6 100 milliards d’euros d’encours fin 2024 selon Morningstar. Une partie de ces fonds se tiennent pour l’instant à l’écart du secteur de la défense, de crainte de s’éloigner de leurs objectifs ou, pour certains, de ne plus respecter les critères identifiant les plus vertueux.
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