Quentin Jabet a de quoi se réjouir. Pour sa grande première, le Français de 22 ans a rejoint, dimanche 6 avril, la liste de ses compatriotes vainqueurs d’une finale de Coupe du monde de voltige équestre. L’épreuve – qui contrairement aux autres spécialités n’est pas mixte – consiste pour un gymnaste à enchaîner en musique des séries de figures imposées ou libres sur un cheval guidé par un longeur, dont la présence est indispensable pour s’assurer de la bonne cadence de la monture.
Sur Goldjunge et épaulé de Jacqueline Schönteich, Quentin Jabet a impressionné les juges et le public de la Halle Saint-Jacques de Bâle (Suisse), notamment sur le test libre où il a obtenu une note de 9,306 ; dont un 10/10 pour le volet artistique. Avec une moyenne finale de 9,18, il devance les Allemands Julian Wilfling (8,683) et Thomas Brüsewitz (8,671).
« J’attendais depuis longtemps de participer à une finale de la Coupe du monde. L’année dernière, je me suis fracturé les côtes avant de venir, ce n’était pas de chance », a expliqué Quentin Jabet après son titre, dans des propos relayés sur le site de la Fédération française d’équitation (FFE). « Cela fait aussi un moment que j’attendais cette note de 10 en artistique, cela va faire plaisir à Romain Bernard, notre chorégraphe ! », a-t-il ajouté
« Ne pas être trop porté que sur la médaille »
Vice-champion du monde 2024 en individuel, le jeune homme n’avait pas caché ses ambitions pour cette finale, visant explicitement la victoire. Alors, reconnaît-il, c’est « un vrai sentiment de réussite » qui prédomine ce dimanche.
« C’est énormément de satisfaction, en sachant qu’on essaie toujours de ne pas être trop porté que sur la médaille, sans trop y penser pendant l’année, pour garder les athlètes concentrés sur leurs objectifs, a réagi, de son côté, l’entraîneuse nationale Manon Moutinho, sacrée chez les femmes en 2022. Ce résultat fait du bien au moral. »
Quentin Jabet a déjà les yeux tournés vers la suite. Il compte désormais former un autre cheval, Othello van’t Laarhof, en vue des championnats du monde 2026, à Aix-la-Chapelle (Allemagne). Très populaire aux Etats-Unis, au Canada et en Allemagne, la voltige équestre reste plutôt méconnue en France, mais la discipline devrait faire son retour au programme des Jeux olympiques en 2032, à Brisbane, en Australie.
Le titre de Quentin Jabet sera-t-il, comme l’espère Sophie Dubourg, directrice technique nationale de la FFE, de nature à amorcer une « belle dynamique » pour l’équipe de France ? Dans l’après-midi, se tiennent les finales de saut d’obstacles où les Bleus peuvent aussi briller.
Newsletter
« Sport »
Enquêtes, reportages, analyses : l’actualité du sport dans votre boîte e-mail chaque samedi
S’inscrire
Julien Epaillard (47 ans), associé à Donatello d’Auge, et Kevin Staut (44 ans), en selle sur Visconti du Telman, sont en bonne position pour un podium et peut-être succéder à Bruno Broucqsault, seul tricolore à s’être imposé dans la compétition en 2004, avec Dilème de Cèphe. Julien Anquetin (33 ans), prend également part à l’épreuve de jumping avec Blood Diamond du Pont.
Au total, six couples tricolores – cavalier et cheval – participaient à la compétition à Bâle. En dressage, Corentin Pottier (31 ans), avec Gotilas du Feuillard, a fini au pied du podium, 4e, tandis que le deuxième duo qualifié, Pauline Basquin (46 ans) et Sertorius de Rima, s’est classé 8e.