« Ce n’est pas une décision de justice, c’est une décision politique » qui a « non seulement bafoué l’Etat de droit, mais aussi l’Etat de démocratie », a martelé Marine Le Pen, la cheffe de file de l’extrême droite, lors d’un meeting organisé en urgence ce dimanche à Paris.
Se disant victime d’une « chasse aux sorcières » – terme utilisé par Donald Trump pour lui marquer son soutien – elle a réfuté tout « esprit de sédition » et s’est réclamée de Martin Luther King, défenseur des droits civiques : « Nous ne demandons pas d’être au-dessus des lois, mais pas au-dessous des lois. Nous ne sommes pas des sous-citoyens. »
Mme Le Pen a été condamnée lundi dans l’affaire des assistants parlementaires des députés européens du Front national à une peine de quatre ans de prison, dont deux sous bracelet électronique, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité immédiate, qui pourraient lui barrer la route de l’Elysée en 2027.
« L’extrême droite montre son vrai visage »
Le président de Renaissance, Gabriel Attal, a répliqué depuis Saint-Denis à l’occasion du meeting de son parti, entouré de ses alliés Edouard Philippe et François Bayrou : « Si tu voles, tu payes ; surtout quand on est un responsable politique », a-t-il dit.
En début d’après-midi, un troisième rassemblement politique s’était tenu, réunissant une partie de la gauche place de la République pour soutenir l’institution judiciaire. Le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a estimé que « l’extrême droite montr[ait] son vrai visage », celui d’un « parti violent qui menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur conviennent pas ». Plus de 15 000 personnes ont selon lui répondu à l’appel (3 000 selon la police) une « première étape » avant une plus grande mobilisation le 1er mai.