Deux tiers des maladies émergentes et presque toutes les pandémies récentes trouvent leur origine dans la transmission à l’homme d’agents pathogènes d’origine animale. Le nombre et la fréquence de ces émergences augmentent notamment en lien avec l’impact des activités humaines sur les écosystèmes (changement d’usage des sols, pertes de biodiversité, exploitation de la faune sauvage, déforestation…).
L’approche « One Health » (« une seule santé ») propose des actions de prévention concertées entre les secteurs des santés humaine, animale et environnementale. Elle est aujourd’hui reconnue par l’ensemble des experts, des institutions internationales et des Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme incontournable pour une prévention efficace des pandémies, étendant par ailleurs ses bénéfices à la santé des écosystèmes dans leur ensemble.
Ces actions de prévention One Health nécessitent un investissement cent fois moins important que l’impact économique de ces crises. Ces faits sont connus. Pourtant, la réponse internationale reste fragmentée, et l’intégration de l’approche dans les politiques nationales et internationales reste insuffisante malgré les évidences scientifiques, des années de promotion et des engagements institutionnels croissants.
Alors que se clôturent dans les prochaines semaines, sous l’égide de l’OMS, les négociations de l’accord international sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, nous – chercheurs, décideurs et acteurs engagés dans les négociations de ce nouvel instrument fondamental – lançons un appel pour que cet accord ne manque pas son objectif : faire de la prévention une priorité concrète, en s’appuyant sur une gouvernance « une seule santé » réellement opérationnelle à toutes les échelles géographiques.
L’Assemblée mondiale de la santé de mai 2025
Si certaines délégations expriment des préoccupations quant au trop fort niveau d’engagement attendu, d’autres soulignent la nécessité d’en faire plus. Dans cet équilibre délicat, il est essentiel d’éviter un affaiblissement du texte ou un report des dispositions clés, notamment par le biais d’une annexe encore incertaine.
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