CANAL+ – LUNDI 7 AVRIL À 21 HEURES – SÉRIE
Il a fallu laisser passer un siècle après la fin du génocide des Amérindiens pour que le cimetière indien devienne le symbole de la mauvaise conscience américaine, par le biais du cinéma (Amityville. La maison du diable, de Stuart Rosenberg, 1979) et de la littérature (Simetierre, de Stephen King, 1983). Mais l’image est assez frappante – les esprits des victimes passées se vengent sur les descendants de leurs meurtriers – pour que l’usage en soit universel. Elle servira de guide pendant les deux premiers épisodes de la série créée par Thomas Bidegain et Thibault Vanhulle, pendant que l’on se demande encore ce qui, à part le scalp des victimes, lie le meurtre, commis de nos jours, d’un ancien maire communiste d’une municipalité des bords de l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône) et celui, perpétré en 1995 dans la même ville fictive de Péranne, de l’imam de la mosquée locale.
Seul le titre de cette série, très noire malgré un soleil qui sert d’ordinaire à éclairer les feuilletons de début de soirée, permet alors de comprendre ce qui pousse Lidia Achour (Mouna Soualem), aujourd’hui haut fonctionnaire du maintien de l’ordre (elle est en lice pour la Préfecture de police de Paris), à retourner sur les lieux de sa première enquête. On devine que les morts d’hier ne sont pas seulement les victimes des années 1990. On sent, avant même que le conflit ne soit nommé, que tous les personnages souffrent des séquelles de la guerre d’Algérie, plus douloureuses encore sur les rives de la Méditerranée qu’ailleurs en France.
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