Symbole de la mer, classique du vestiaire marin, indémodable pièce de la garde-robe, la marinière traverse les époques sans jamais perdre de sa popularité.
D’uniforme de la Marine nationale à pièce unisexe, ce vêtement n’en finit plus de séduire, mais pourquoi est-il rayé ?
Réponse de Monique Younès dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
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Bonjour ! La Matinale TF1
Classique indémodable du vestiaire marin, la marinière a longtemps quitté les bords de mer pour s’imposer comme une pièce intemporelle que l’on a tous dans sa garde-robe. Ce vêtement rayé ultra chic et unisexe n’a jamais perdu sa popularité avec les années et a inspiré les plus grands créateurs français. Dans « Bonjour ! La Matinale TF1 », Monique Younès répond à une question que l’on se pose tous : pourquoi la marinière est-elle rayée ?
La marinière, la Marine nationale et Napoléon Bonaparte
La marinière trouve ses origines au XVIIIe siècle. À l’origine, elle était utilisée comme sous-vêtement avant que la Marine nationale s’en empare, en 1858… par un décret officiel. « À partir de là, ça ne rigole plus« , explique Monique Younès. Pourquoi ? « La marinière devait représenter 21 rayures bleu indigo de 10 mm de large. Les manches devaient être de trois quarts et l’ensemble d’une construction simple et ajustée. Des rayures toujours horizontales« . La légende raconte que les 21 rayures symbolisaient les 21 victoires navales… de Napoléon Bonaparte !
S’il n’y a pas de preuve pour appuyer cette légende, on sait en revanche que la marinière était conçue pour être un uniforme de la Marine nationale. Ce vêtement devait être simple, solide, mais souple, taillé dans un tissu suffisamment robuste pour protéger du vent et du froid. « Bref, un vêtement adapté aux conditions de travail des marins au long cours », souligne la journaliste.
De la marine à la mode
La marinière a très vite symbolisé la mer et la mode des bains de mer s’en est vite emparé. « Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que la marinière s’impose comme le vêtement idéal des baigneurs et des plagistes« . Puis, au début des années 1920, ce vêtement prend une autre dimension, lorsque Gabrielle Chanel, alors jeune modiste, s’installe à Deauville et adopte la marinière. Elle en fait alors un vêtement chic et décontracté, mais surtout la marinière peut être désormais portée par les femmes. Katharine Hepburn la porte dans « Woman of The Year », Brigitte Bardot dans « La Mariée était trop belle » (mais aussi « Le Mépris » et « Viva Maria ») ou encore Jeanne Moreau dans « Jules et Jim ». Les actrices Jean Seberg ou encore Jane Birkin l’adoptent et lui donnent une nouvelle aura. Mais surtout, soixante ans après Gabrielle Chanel, c’est Jean-Paul Gaultier qui, en 1987, en fait l’emblème de sa maison de couture. Avec lui, la marinière devient le vêtement « homoérotique » par excellence. Et qui de mieux qu’Étienne Daho pour finir de lui donner ses lettres de noblesse. On se rappelle la pochette de l’album « La notte, la notte » et ce portrait immortalisé par les artistes Pierre et Gilles. Le musicien a d’ailleurs signé une collection capsule avec la marque Saint James, dont la pièce signature de la griffe est… la marinière. Ce vêtement n’en a pas fini de traverser les époques, les modes et preuve qu’il est une pièce incontournable : il est au Palais Galliera, le musée de la mode, à Paris.