Evaëlle, collégienne de 11 ans, s’est donnée la mort par pendaison en juin 2019.
Jugée en mars 2025 pour « harcèlement sur mineurs », l’une de ses anciennes enseignantes a été relaxée ce jeudi par le tribunal correctionnel de Pontoise.
Les parents de la jeune victime qui vont faire appel sont « dans l’incompréhension totale ».
Une décision qui ne passe pas après près de six ans de combat. « Révoltés », les parents d’Evaëlle, 11 ans, vont faire appel après la relaxe de l’enseignante des poursuites pour « harcèlement » sur la pré-adolescente qui s’est suicidée en juin 2019, a annoncé leur avocate ce jeudi, Me Delphine Meillet.
Lisant ses motivations détaillées, la présidente du tribunal a notamment considéré ce jour que les éléments à charge étaient « discordants, indirects, peu circonstanciés » ou relevant de « comportements adaptés et légitimes s’agissant de l’autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe ».
L’enseignante, qui a également été relaxée des poursuites pour deux autres anciens élèves, n’était pas présente à l’énoncé de la décision et son avocate, Me Marie Roumiantseva, n’a pas souhaité réagir.
« Je suis dans l’incompréhension totale »
« Je suis dans l’incompréhension totale », a déclaré en larmes la mère de la pré-adolescente. « J’ai l’impression qu’on légitime le comportement de cette professeure (…), on n’écoute pas les enfants, on n’écoute pas Evaëlle », a ajouté son père à la sortie de l’audience. « Nous nous battrons devant la cour d’appel pour faire reconnaître la culpabilité de cette enseignante », a déclaré leur avocate.
Mais si le parquet ne fait pas appel de son côté, il n’y aura pas de second procès au pénal. L’enseignante pourra être toutefois rejugée en appel au civil et éventuelle être condamnée à verser des dommages et intérêts.
18 mois de prison avec sursis avaient été requis
Lors du procès en mars, au terme de deux jours d’audience, la procureure avait requis 18 mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d’enseigner à l’encontre de cette femme de 62 ans.
Dans sa relation avec Evaëlle, elle « la jette en pâture au collectif, la fait pleurer », selon le ministère public. Son « harcèlement est le déclencheur et catalyseur du harcèlement des mineurs », a affirmé la procureure. Deux d’entre eux seront jugés devant le tribunal des enfants avant la fin de l’année.
Le tribunal a pourtant considéré qu’il n’y avait « pas d’élément permettant de caractériser l’élément intentionnel de l’infraction » soit « qu’elle aurait volontairement cherché la dégradation des conditions de vie » d’Evaëlle, faits pour lesquelles l’enseignante était jugée. « Une partie des faits reprochés (…) correspond à des comportements adaptés et légitimes s’agissant de l’autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe », a estimé la présidente.