« Une enquête administrative de l’inspection générale » va viser l’établissement catholique privé Le Beau Rameau, nom actuel de Notre-Dame-de-Bétharram, a annoncé la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne.
Un rapport d’une inspection menée en mars a signalé plusieurs « manquements », notamment les « agissements de deux enseignants », a-t-elle ajouté.
Une dizaine de « mises en demeure » ont été envoyées par le parquet de Bordeaux.
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Violences et abus sexuels au collège-lycée de Bétharram
L’affaire devient peu à peu tentaculaire. La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a annoncé jeudi 10 avril le lancement d’une enquête administrative sur l’établissement catholique privé Le Beau Rameau, appelé auparavant Notre-Dame-de-Bétharram (nouvelle fenêtre), au cœur d’un scandale de violences commises sur des enfants (nouvelle fenêtre) pendant des décennies. Une décision prise après la publication du rapport d’une inspection menée en mars sur le fonctionnement de l’ensemble scolaire à l’heure actuelle, qui a mis en lumière plusieurs « manquements ».
« Des témoignages d’élèves mettent en cause les agissements de deux enseignants » qu’on « ne peut pas accepter », explique la ministre dans une interview au journal La Croix (nouvelle fenêtre). Et « d’autres éléments » ont été « relevés lors du contrôle effectué par le rectorat » dans l’établissement. « Le contrôle portait sur la situation actuelle de l’établissement et non sur les faits antérieurs », à savoir les violences sexuelles et physiques (nouvelle fenêtre) qui ont eu lieu dans l’établissement durant des décennies, a précisé la ministre.
« Remarques blessantes et humiliantes », « moqueries en public »…
« À la suite de ce rapport, je vais diligenter une enquête administrative de l’inspection générale », poursuit Elisabeth Borne. Elle ajoute que le rapport du contrôle mené en mars, en réaction au scandale à Bétharram, est assorti « d’une mise en demeure avec une obligation de mise en conformité à court terme » sur des points problématiques.
Sept inspecteurs et une conseillère technique des services sociaux s’étaient rendus à la demande du rectorat de Bordeaux sur les deux sites de l’institution, qui accueille 500 élèves (nouvelle fenêtre) dans les Pyrénées-Atlantiques. Leur rapport, publié jeudi, fait état de plusieurs manquements qui « doivent être corrigés au plus vite », notamment en termes de protection de l’enfance. Il relève des témoignages d’élèves évoquant des « remarques blessantes et humiliantes » et des « moqueries en public », « répétés et réguliers » de la part de deux enseignants.
Le recteur de Bordeaux, Jean-Marc Huart, a adressé dans la foulée une dizaine de « mises en demeure » à la direction de l’établissement. Selon son courrier que l’AFP a pu consulter, elles touchent notamment au « contrôle de l’honorabilité des personnels », au traitement des situations de violence, aux conditions de sécurité et à l’aménagement des locaux, ainsi qu’au contenu des enseignements dispensés dans le cadre du contrat avec l’Éducation nationale.