Il est une idée communément admise selon laquelle « les collectivités coûtent cher à l’Etat », qui « les subventionne à coups de milliards ». Les faits contredisent désormais cette idée reçue, comme le montre l’exemple de la commune de L’Union [Haute-Garonne], dont je suis maire depuis 2014. En 2024, à travers nos dépenses courantes, comme l’achat de fournitures scolaires pour nos élèves ou de denrées alimentaires pour nos cantines scolaires, financées exclusivement par nos propres ressources, nous avons versé à l’Etat, par le biais de la TVA que nous payons sur ces dépenses courantes, 477 500 euros.
Durant la même année, l’Etat nous a versé un certain nombre de subventions et de dotations. Pour ma commune, le total de ces « aides » de l’Etat se monte en 2024 à 419 600 euros.
Ce n’est pas une aumône : nous assumons à sa place un certain nombre de missions régaliennes, comme la gestion des écoles ou la délivrance des passeports et des cartes d’identité. Cela facilite la vie des habitants, bien sûr, mais cela permet aussi à l’Etat de faire des économies de personnel.
En 2024, notre collectivité a donc été contributrice nette au budget de l’Etat de 57 900 euros.
Pour nos finances, celles d’une ville de taille modeste, ce n’est pas rien. Il y a seulement dix ans, la dotation globale de fonctionnement (DGF), la principale aide financière versée par l’Etat aux collectivités, représentait près de 1,5 million d’euros par an. Un véritable effondrement, donc.
Et, à partir de cette année, cette balance en notre défaveur va s’alourdir. En effet, les subventions de l’Etat sont connues et orientées à la baisse. Une baisse résultant essentiellement de l’effacement progressif de la DGF, réduite à néant en 2027. Nous contribuerons alors au budget de l’Etat pour la somme de 105 000 euros en 2025, pour monter à plus de 220 000 euros en 2027, dans l’hypothèse optimiste que nos dépenses courantes resteront constantes d’ici à 2027.
Contre-vérité
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