Mardi 15 avril, le football professionnel français pourrait voir le sol se dérober un peu plus sous ses pieds quand aura pris fin la médiation visant à trouver une solution au contentieux qui l’oppose à son principal diffuseur, la plateforme DAZN, désireuse d’obtenir une forte baisse du montant des droits acquis pour le championnat de France.
Des différentes issues possibles, on peine à déterminer laquelle serait la moins désastreuse, qu’il s’agisse d’accepter une diminution des revenus, de divorcer à l’amiable ou d’exiger les garanties financières prévues dans le contrat si l’opérateur faisait défaut. Sans solution de remplacement, dans les deux derniers cas.
Du point de vue de DAZN, qui, selon le médiateur, enregistre déjà 200 millions à 250 millions d’euros de pertes sur cette saison, régler la somme de 400 millions d’euros annuels en moyenne sur la durée du contrat (2024-2029) n’est pas tenable. La société pèse sur les négociations en réclamant 573 millions à la Ligue de football professionnel (LFP) « pour manquement observé » et « tromperie sur la marchandise ».
Un abonnement prohibitif
Le groupe britannique n’a recruté qu’un peu plus de 500 000 abonnés et il dispose d’une clause de sortie en juin 2026 au cas où il n’atteindrait pas son objectif de 1,5 million en décembre 2025. N’excluant pas de renoncer dès la fin de saison, il invoque, parmi ses griefs, la lutte jugée insuffisante contre le piratage. Selon lui, 1,5 million de spectateurs suivent les grandes affiches par des moyens illicites (IPTV, messageries cryptées, réseaux sociaux, sites Internet).
En novembre 2024, la Ligue elle-même s’alarmait que, d’après une étude Ipsos, 37 % des personnes ayant regardé la Ligue 1 cette saison l’auraient fait de manière illégale, 27 % ayant commencé en 2024-2025. Or la première cause de cette recrudescence est claire : un abonnement mensuel lancé à 39,99 euros (29,99 euros avec un engagement d’un an).
« Lorsque l’on est sur des prix exorbitants, c’est sûr que l’on alimente le piratage », avait résumé, en octobre 2024, Roch-Olivier Maistre, alors président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Suivre les compétitions majeures nécessite des abonnements nombreux et coûteux, et dans un contexte difficile, la démission des téléspectateurs n’est pas étonnante.
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