Les ravages de la guerre au Soudan ne trouvent que peu d’écho dans l’opinion mondiale et dans le jeu des puissances. La conférence internationale pour le Soudan, le 15 avril, à Londres, coprésidée par la France, doit faire sortir du silence ce que l’ONU qualifie de « plus grande crise humanitaire mondiale ». Nous, parlementaires engagés pour l’amitié franco-soudanaise, appelons à une mobilisation déterminée de la communauté internationale pour venir en aide aux populations civiles. Face à une paix introuvable, l’acheminement d’une aide humanitaire doit être la priorité.
Les mots peinent à rendre compte de la catastrophe que connaît le Soudan depuis l’éclatement du conflit entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), il y a deux ans. Le nombre de personnes contraintes à l’exil et victimes de la faim dépasse ce que peut saisir l’entendement. Ces faits doivent néanmoins être rappelés, faute d’être suffisamment considérés.
L’estimation du nombre de personnes tuées est mouvante et s’accroît chaque jour. Le nombre de morts se compte en tout cas en dizaines de milliers. Des populations du Darfour, comme les Masalit et les Zaghawa, sont la cible de massacres dans une visée de nettoyage ethnique. Les civils subissent quotidiennement exactions, persécutions et règne de l’arbitraire. Les témoignages et vidéos qui nous parviennent montrent des exécutions sommaires et des actes de torture. Les crimes sexuels sont utilisés comme arme de guerre par les FSR. Des femmes et des jeunes filles sont séquestrées pendant des jours, des mois, et violées.
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