Les Etats-Unis ont annoncé, mardi 15 avril, lever leurs sanctions visant un proche du premier ministre hongrois Viktor Orban, signe des relations étroites entre la Hongrie et l’administration Trump, selon un communiqué du département d’Etat américain. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a fait part de la décision de retirer Antal Rogan de sa liste noire lors d’un appel à son homologue hongrois, Peter Szijjarto, « notant que le maintien de cette désignation était incompatible avec les intérêts de la politique étrangère des Etats-Unis ». Le premier ministre hongrois est un des rares dirigeants européens proches de Donald Trump.
La précédente administration de Joe Biden avait imposé début janvier des sanctions économiques à l’encontre du chef de cabinet du premier ministre hongrois « pour son implication dans la corruption ». Antal Rogan, qui contrôle les services de renseignement et de communication, était accusé d’avoir « orchestré des systèmes de corruption pour contrôler des secteurs stratégiques de l’économie hongroise et en détourner les recettes à son profit et à celui des fidèles de son parti politique », avait alors affirmé le département du Trésor.
Cette levée des sanctions est « le signe clair que le vent a tourné à Washington », a réagi M. Szijjarto, cité par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs, sur X. La décision initiale était selon lui le fruit d’une « pure vengeance politique de la part d’un ambassadeur américain frustré », et le président américain Donald Trump « répare cette injustice ».
La « corruption systémique » dénoncée par l’ancienne administration
Le diplomate David Pressman, en poste en Hongrie entre 2022 et début 2025, dénonçait régulièrement « la corruption systémique » et les atteintes à la liberté d’expression ainsi qu’aux droits humains notamment à l’égard des personnes LGBT.
Le pays d’Europe centrale de 9,6 millions d’habitants figure au dernier rang du classement de l’ONG Transparency International parmi les vingt-sept Etats membres de l’UE, sur fond de soupçons de détournement qui lui ont valu le gel de milliards d’euros de fonds européens. Depuis le retour au pouvoir en 2010 de Viktor Orban, le dirigeant nationaliste a par ailleurs progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice.