Un prêtre italien de 48 ans a été arrêté, mercredi 16 avril, pour agressions sexuelles sur mineurs – des enfants de 10 à 12 ans – dans deux paroisses situées entre Milan et Vérone, dans le nord du pays, ont rapporté les médias et le diocèse. Les carabiniers ont assigné à résidence cet ex-prêtre de San Paolo, une bourgade de 4 500 habitants, ont ajouté les médias italiens.
« La gravité des accusations portées contre don Ciro Panigara doit être évaluée avec soin », a réagi l’évêque de Brescia, par le biais d’un communiqué de son porte-parole transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
Selon les enquêteurs, il est soupçonné d’avoir agressé sexuellement six enfants âgés de 10 à 12 ans dans la première moitié des années 2010 puis en 2024, dans deux paroisses de Lombardie dont il avait eu la charge, Adro puis San Paolo, ajoute-t-on de même source.
Omerta et politique du déni
En janvier, l’évêque avait annoncé aux paroissiens de San Paolo le départ de Ciro Panigara, arrivé à peine trois mois plus tôt. « Malheureusement sont apparues des situations graves exigeant d’interrompre immédiatement son expérience » dans la paroisse, avait expliqué le diocèse dans cette lettre, dont l’AFP a obtenu copie.
Contactés, ni les carabiniers ni la conférence épiscopale italienne (CEI) n’ont donné suite dans l’immédiat. « Nous exprimons notre solidarité avec toutes les personnes impliquées dans cette douloureuse affaire, en assurant le pouvoir judiciaire de notre pleine coopération », a réagi le diocèse, tout en appelant à la « prudence » devant le caractère « sensible » de la situation.
Contrairement à d’autres pays qui ont entrepris des enquêtes sur les scandales de pédocriminalité commise par des clercs, l’Italie, pays à majorité catholique très lié au Vatican et où l’Eglise reste très influente, n’a pas mené de travail similaire au niveau national.
Fin 2022, la CEI avait publié un premier rapport, mais il ne couvrait que les deux années précédentes, un effort largement insuffisant pour les associations de victimes qui dénoncent une omerta et une politique du déni.
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En janvier, le Haut-Adige, une petite région autonome située près de la frontière avec l’Autriche, a publié une enquête présentée comme la première étude indépendante sur ce sujet dans le pays, recensant une soixantaine d’agressions sexuelles commises par des prêtres depuis 1964.