Dans le grand chamboule-tout du commerce mondial qui se dessine, sous le regard d’un Donald Trump imprévisible, la France n’est pas totalement dénuée d’atouts. Elle jouit d’une position centrale, au cœur de la zone euro, d’une main-d’œuvre nombreuse, d’infrastructures que nous envie aujourd’hui une Allemagne bien décidée à remonter la pente, grâce à son plan « bazooka » de quelque 500 milliards d’euros. Et, de manière plus surprenante, elle ne se classe pas si mal en matière de coûts salariaux face à ses rivaux économiques.
C’est en tout cas ce qui ressort des travaux du Conseil national de productivité (CNP), un organisme indépendant chargé de conseiller le gouvernement sur les politiques économiques. Certes, depuis les années 1990, « la Chine a tout grignoté », concède Natacha Valla, la présidente du CNP, qui a présenté, lundi 14 avril, les conclusions des derniers travaux. Mais la France n’est pas seule dans cette galère : l’Allemagne et, dans une moindre mesure, les Etats-Unis, aujourd’hui cornaqués par un Donald Trump revanchard, ont également pâti des coûts de revient imbattables des produits made in China.
Gagner en productivité
Mais, aujourd’hui, grâce aux politiques de l’offre mises en place par Emmanuel Macron depuis son arrivée à l’Elysée et aux mesures prises pour pallier le choc énergétique consécutif à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les lignes ont bougé. « La France est plus compétitive que l’Allemagne en matière de coûts salariaux », assure Mme Valla. D’ailleurs, la balance courante française se redresse depuis deux ans. Les produits de consommation hexagonaux font jeu égal avec les produits italiens ou espagnols sur les marchés étrangers. De même, la France est plus compétitive qu’avant le Covid-19 en matière d’énergie ou de biens intermédiaires.
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