L’horizon s’assombrit à Dakar pour l’ancien président sénégalais Macky Sall et ses proches. Mardi 15 avril, le député Guy Marius Sagna, qui siège sous les couleurs des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef, au pouvoir), a annoncé avoir déposé une proposition de résolution visant la mise en accusation de l’ex-chef de l’Etat. Il pointe « des faits susceptibles de relever de la haute trahison dans le cadre de l’exercice de ses fonctions présidentielles ».
Selon le député, représentant de l’aile gauche du groupe parlementaire du Pastef, les faits révélés par un rapport de la Cour des comptes en février, notamment la contraction d’une dette publique en dehors du circuit budgétaire, l’usage irrégulier de comptes de dépôt au Trésor, la dissimulation du déficit réel de l’Etat et, « plus généralement, la mise en œuvre d’un système de gouvernance opaque et dissimulatrice », peuvent être assimilés à de la haute trahison.
Depuis l’installation du Pastef à la tête de l’Etat, ses cadres promettent ce qu’ils appellent « la reddition des comptes ». Ils ont lancé une série d’audits, avec dans le viseur des responsables de l’ancien régime qu’ils accusent de gabegie ou de malversations. Et en décembre 2024, les députés du Pastef ont installé les membres de la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger les anciens ministres et présidents. Depuis l’indépendance du Sénégal, cette juridiction spéciale présidée par un magistrat et composée de députés n’a rendu qu’un seul jugement, en 1963, contre l’ancien président du conseil Mamadou Dia.
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