Ce jeudi, la CRS 82 a été déployée à Rennes après la fusillade survenue dans la capitale bretonne.
Ce n’est pas la première fois que cette unité spécialisée dans les violences urbaines est sollicitée.
Mais un an après la mise en place de l’opération « Place nette », l’efficacité des moyens mis en place interroge.
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Ils sont devenus l’un des symboles de la lutte contre le narcotrafic. Près de 60 policiers de la CRS 82 – une unité spécialisée dans les violences urbaines – ont investi les rues de Rennes ce jeudi après des échanges de coups de feu qui ont fait trois blessés par balle et un quatrième percuté par la voiture des tireurs. « Il faut être en permanence sur le terrain. C’est ce qu’attendent les habitants de Rennes à des heures différentes. C’est très important de le faire aussi bien l’après-midi qu’en soirée », explique Amaury de Saint Quentin, le préfet d’Ille-et-Vilaine, dans le reportage en tête d’article.
L’objectif ? Dissuader d’éventuelles représailles après chaque règlement de compte. En seulement six mois, cette compagnie est intervenue en moyenne deux fois par semaine. Ils étaient déjà présents l’année dernière, lors d’une opération « Place nette » menée quartier du Blosne qui a abouti à 141 interpellations.
Quand je laisse mon enfant à l’école, j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose
Quand je laisse mon enfant à l’école, j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose
Une habitante de Rennes
Mais quel bilan un an plus tard ? Pour les habitants, rien n’a changé. « Je les vois toujours aux mêmes endroits. Ils arrivent à se camoufler sans que la police les trouve », explique une femme. « Quand je laisse mon enfant à l’école, j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose, qu’il se prenne une balle ou autre », renchérit cette mère de famille inquiète.
Tout le monde garde en mémoire l’accident survenu en octobre dernier. Un garçon de 5 ans a été blessé à la tête par balle, alors qu’il se trouvait à l’arrière du véhicule conduit par son père. Aujourd’hui, il est partiellement handicapé.
A Rennes, le nombre de points de deal ne cesse d’augmenter, entre 30 et 40, soit trois fois plus qu’il y a dix ans. Le nombre de fusillades grandit lui aussi. Le sentiment d’impuissance prime chez les habitants, mais aussi chez les forces de l’ordre. « La dernière fois que le ministre est venu, on nous a donné cinq effectifs. Mais qu’est-ce que vous voulez faire avec cinq effectifs ? », déplore un policier.
« Quand on dit qu’il en manque cent, on nous en donne cinq. Pour les enquêteurs au niveau du trafic de stupéfiants pour le département, on en a trois ». La compagnie de CRS devrait rester sur le terrain chaque jour jusqu’à la fin de la semaine prochaine.