Parmi les œuvres d’art, une machine. Une machine italienne. Au centre de la dernière salle de l’exposition « Le Temps du futurisme », inaugurée à la Galleria nazionale d’arte moderna (GNAM) de Rome, en décembre 2024, trône, parmi les toiles des peintres de l’avant-garde italienne du début du XXe siècle, un imposant hydravion rouge. Il s’agit d’une réplique à échelle du Macchi-Castoldi M.C. 72, qui a permis au pilote d’essai italien Francesco Agello de remporter le record du monde de vitesse, en 1934, en atteignant les 711 km/h.
Le futurisme italien est né vingt-cinq ans avant cet exploit, en 1909, dans les pages du Figaro : cette année-là, le poète Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944) publie, dans le journal français, le manifeste du mouvement futuriste. « Nous voulons chanter l’amour du danger, l’habitude de l’énergie et de la témérité », proclame-t-il avec emphase. C’est à ce mouvement que l’exposition organisée à Rome, un des grands projets culturels de l’extrême droite italienne, rend hommage.
Du fait de la part fasciste de son héritage, le futurisme a longtemps fait l’objet – sans pour autant être totalement rejeté – d’une certaine suspicion au sein de l’Italie républicaine. Le gouvernement dominé par l’extrême droite de Giorgia Meloni entend aujourd’hui le réhabiliter dans le cadre de sa politique culturelle : il souhaite intégrer au récit national des figures et des courants qui ont, selon lui, été trop longtemps ignorés.
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