Si l’on voulait écrire une encyclopédie des mères du dernier demi-siècle, on pourrait se fier aux humoristes. De la génération des mères copines (« Les copains de mes enfants leur demandent qui est cette jeune femme qui vient les chercher en voiture de sport », Sylvie Joly) à celles qui n’arrivent pas être aussi ouvertes qu’elles le voudraient (« Mais il est noir, noir ? », Muriel Robin), jusqu’aux mères en apnée (« Moi, c’est mes deux grands piliers d’éducation : crier et courir ! », Florence Foresti), les femmes humoristes nous tendent le miroir des excès de la maternité. Issue de la nouvelle génération, Marine Leonardi, 35 ans, met en scène l’envers du décor : traitements contre l’infertilité, épisiotomie, sexualité en berne après la naissance de l’enfant…, bouclant chaque confession désillusionnée d’un « vous n’êtes pas seule ». Ses sketchs se nourrissent de sa vie avec ses deux filles, Joséphine et Thelia, 6 et 2 ans, scrutée par ses deux « Brigitte », sa mère et sa belle-mère.
La première fois que vous vous êtes sentie mère ?
Après avoir accouché de Joséphine, le deuxième ou le troisième jour, à la maternité. On était toutes seules dans la chambre, je l’ai sortie de son petit berceau, je l’ai mise contre moi et on a dormi comme ça. J’ai eu l’impression que c’était le premier vrai contact avec elle, car il y a un brouhaha autour de vous quand l’enfant naît… Les premiers moments d’intimité n’arrivent pas tout de suite.
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