Dans un Vatican où le cérémonial est réglé au millimètre, le scénario a de quoi étonner : pendant que la messe pascale était célébrée sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, dimanche 20 avril, le pape François recevait, dans ses appartements, le vice-président américain, J. D. Vance ; c’est aussi durant cette messe, l’un des moments les plus sacrés de l’année pour les chrétiens, que les services du Saint-Siège ont choisi de diffuser un communiqué pour annoncer cette « rencontre privée de quelques minutes », au cours de laquelle les deux hommes ont pu « échanger leurs vœux à l’occasion du jour de Pâques ».
Dans cette façon de faire, il s’agit moins de la mission spirituelle du pontife que de son pouvoir temporel. Le message adressé à l’Eglise et à la curie est clair : moins d’un mois après sa sortie de l’hôpital, le pape de 88 ans entend rester souverain en son royaume et seul maître du calendrier.
Ce message n’a rien d’évident, tant François est physiquement affaibli. Dimanche, il est apparu sur le balcon de la basilique Saint-Pierre à la fin de la célébration, les traits alourdis et figés. « Chers frères et sœurs, joyeuses Pâques », a-t-il seulement pu lancer, dans un souffle, aux 35 000 personnes réunies sur la place. La bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde) a été lue par l’archevêque Diego Ravelli.
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