Les hommages se sont succédé depuis l’annonce de la mort du souverain pontife, qui s’est éteint à l’âge de 88 ans ce lundi.
Des représentants des cultes judaïque, musulman, orthodoxe et bouddhiste ont salué sa mémoire, décrivant un pape qui a œuvré toute sa vie à faire des ponts entre les différentes communautés religieuses.
Ils ont rappelé plusieurs de ses engagements en faveur du dialogue entre les cultes et les nombreuses rencontres auxquelles il a pris part.
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Mort du pape François
En quelques heures, une pluie d’hommages. La mort du pape François ce lundi 21 avril, à l’âge de 88 ans (nouvelle fenêtre), a suscité une vague d’émotion à travers le monde, y compris parmi les représentants des autres religions. Plusieurs hauts responsables religieux ont honoré sa mémoire, saluant un souverain pontife qui avait à cœur le dialogue interreligieux et qui a multiplié les appels à la paix à travers le monde (nouvelle fenêtre).
Un chef religieux engagé « à lutter contre l’antisémitisme »
Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a notamment salué l’engagement du souverain pontife dans la lutte contre l’antisémitisme. « Symboliquement, son dernier discours d’hier était un rappel fort, ferme, de l’engagement de l’Église à lutter contre l’antisémitisme qu’il voyait avec désolation se répandre partout dans le monde », a-t-il déclaré à l’AFP. Lors de sa bénédiction à l’occasion de Pâques dimanche, au balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican (nouvelle fenêtre), François avait dénoncé dans un texte lu par un collaborateur « le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier ».
Haïm Korsia a plus largement rendu hommage à un homme qui a créé « des liens de confiance partout à travers le monde ». Sa mort « est un moment qui touche le monde entier », a souligné le grand rabbin. À l’échelle du continent, Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens, a fait part sur le réseau X (nouvelle fenêtre) de sa « profonde tristesse », partageant une photo d’une poignée de main avec le pape argentin. « Nous nous souvenons avec affection de nos nombreuses rencontres » avec lui et « de ses efforts inlassables pour promouvoir la paix », a-t-il écrit.
Le pape « n’a cessé de tendre la main aux musulmans »
La Grande Mosquée de Paris a, elle aussi, fait part de son « infinie tristesse », saluant une « figure emblématique du dialogue interreligieux et de la fraternité humaine », en qui elle voit un « homme de foi qui n’a cessé de tendre la main aux musulmans (nouvelle fenêtre)« . « Tout au long de son pontificat, le Saint-Père a marqué notre époque de son humanité. Inlassablement, il a plaidé le secours aux plus vulnérables, la défense de la dignité et de la justice, la préservation de la Création et de notre maison mère », a-t-elle salué.
« Son œuvre en faveur du rapprochement entre les peuples, les religions et les cultures, restera comme l’un des héritages majeurs de son action pastorale », a encore ajouté la Grande Mosquée, tandis que son recteur Chems-eddine Hafiz a présenté ses « plus sincères condoléances aux catholiques de France et du monde ». Le souverain pontife l’avait reçu en 2022 puis en 2025, et avait accueilli « avec enthousiasme » la proposition d’une rencontre annuelle pour la fraternité des chrétiens et des musulmans d’Europe.
Mort du pape : des hommages dans le monde entierSource : JT 13h Semaine
01:57
Au Moyen-Orient, le grand imam d’Al-Azhar, la plus haute institution de l’islam sunnite également basée au Caire, a, lui aussi, salué l’engagement du pape en faveur du dialogue interreligieux, le qualifiant de « symbole de l’humanité ». Il a « renforcé les relations avec Al-Azhar et le monde islamique, à travers ses visites dans de nombreux pays arabes et musulmans et grâce à ses opinions empreintes d’équité et d’humanité, notamment concernant l’agression contre Gaza et la lutte contre l’islamophobie abjecte », a déclaré cheikh Ahmed al-Tayeb.
Dans son message lu lors de la bénédiction de Pâques la veille, François avait aussi dénoncé la « situation humanitaire dramatique et ignoble » à Gaza. Ces derniers mois, il avait exhorté inlassablement à mettre fin au conflit (nouvelle fenêtre), s’entretenait très régulièrement le prêtre de la paroisse de l’enclave palestinienne, et avait même évoqué un possible « génocide » (nouvelle fenêtre).
Plusieurs responsables orthodoxes le saluent également
Des représentants de l’Église orthodoxe ont également réagi. Le patriarche Kirill, proche soutien du président russe Vladimir Poutine (nouvelle fenêtre), a estimé que le pontificat de François avait marqué « une étape importante » dans les relations entre les église catholique et orthodoxe russe. Les deux chefs religieux s’étaient rencontrés en 2016 à Cuba (nouvelle fenêtre), une première historique entre un pape et un patriarche orthodoxe depuis le schisme de 1054 entre les Églises d’Orient et d’Occident.
De son côté, Théophile III, le patriarche orthodoxe de Jérusalem, s’est joint « aux fidèles du monde entier pour pleurer le décès de Sa Sainteté le Pape François », dans un communiqué (nouvelle fenêtre). « La vie du pape François a été un témoignage lumineux de l’Évangile, un témoin infatigable de la miséricorde infinie du Christ, un défenseur inébranlable des pauvres et un symbole de paix et de réconciliation entre tous les peuples », a-t-il ajouté.
L’exemple d’une « vie simple mais pleine de sens », selon le Dalaï-Lama
Le Dalaï-Lama, figure spirituelle du bouddhisme tibétain en exil en Inde, a lui fait part de sa « tristesse » après la mort du chef religieux, dont il a salué la « dévotion » et la « simplicité ». « Le pape François se dévouait au service des autres, montrant régulièrement l’exemple sur la façon de mener une vie simple mais pleine de sens », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre est de se montrer chaleureux, de servir les autres », a-t-il ajouté.
Vatican News, le site d’information officiel du Saint-Siège, a salué dans un article (nouvelle fenêtre) les « moments inoubliables d’amitié et de dialogue interreligieux pendant le pontificat du pape François », qui ont « favorisé les chemins de la paix ». « Nous nous souvenons de ses efforts inoubliables qui ont contribué à l’amitié et au dialogue entre les chrétiens et les personnes de toutes les religions », écrit-il. Si ces amitiés « n’ont peut-être pas déplacé des montagnes du jour au lendemain », François « savait au plus profond de lui-même que prier ensemble en tant que frères et sœurs permet de planter des graines de paix et de bonté, car rien n’est impossible à Dieu« , conclut-il.