L’effet boomerang a déjà commencé. Les droits de douane imposés par l’Union européenne aux voitures électriques chinoises, et leur bannissement du marché américain, décidé par Joe Biden lorsqu’il était président des Etats-Unis, poussent les BYD, Chery, Great Wall Motors, SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation) à accélérer dans les pays émergents. La bascule a été très rapide. « Les ventes de véhicules dits “nouvelles énergies” [hybrides et électriques] en Europe ne représentaient plus, mi-2024, que 41 % de leurs exports en valeur, contre 88 % à la mi-2022 », note Julien Marcilly, chef économiste de Global Sovereign Advisory (GSA), auteur d’une longue note sur le sujet, publiée le 24 novembre 2024.
Marchés plus petits, mais nombreux et surtout en forte croissance, les pays émergents ont pris le relais. C’est un mouvement durable, estime-t-il : « Les constructeurs chinois en profitent pour fidéliser la clientèle, développer des réseaux de distribution et, déjà, se lancer dans la fabrication locale. »
Ni le prix des voitures électriques ni l’absence d’infrastructure de recharge n’ont découragé les exportateurs chinois de partir à la conquête de ces nouveaux marchés. Et les clients sont au rendez-vous. Les véhicules tout électrique représentent en valeur, selon les chiffres compilés par GSA, 60 % des importations automobiles en Jordanie, 73 % au Népal, 62 % en Thaïlande, 54 % en Birmanie, 11 % au Bangladesh, 40 % au Bhoutan ou 41 % en Malaisie.
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