Le TFA (acide trifluoroacétique), le plus répandu des polluants éternels, ne contamine pas seulement l’eau du robinet des Européens, mais il est aussi présent dans le vin, et à des taux très supérieurs. Les principaux suspects sont les pesticides à base de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), dont les molécules actives se dégradent en TFA. Plus préoccupant encore, depuis les années 2000, les concentrations de TFA augmentent dans le vin à un rythme galopant, selon une progression qui suit jusqu’à présent une courbe qui a tous les traits d’une exponentielle. Tels sont les principaux enseignements d’analyses rendues publiques mercredi 23 avril par le réseau d’associations Pesticide Action Network (PAN) Europe.
Dans la cinquantaine de bouteilles testées – des vins rouges, blancs et rosés de dix pays de l’Union européenne (UE) –, tous les millésimes postérieurs à 1988 contiennent du TFA, tandis qu’aucun des millésimes antérieurs (1972, 1979 et 1982) n’en porte de traces détectables. De 1988 à 2015, les taux de concentration croissent de 13 microgrammes par litre (µg/l) à 40 µg/l. L’augmentation est ensuite très marquée : les 39 millésimes de 2021 à 2024 de l’échantillon affichent une moyenne de 122 µg/l.
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