Une collection de voitures de sport, 10,7 millions d’abonnés sur le réseau social X, des voyages de luxe en jet privé : Andrew Tate est une star au Royaume-Uni et dans de nombreux pays anglophones. Mais cet ancien combattant de kickboxing passé par la téléréalité est aussi – et surtout – connu pour sa rhétorique violemment masculiniste et ses démêlés avec la justice.
Avec son frère Tristan, il est visé par plusieurs plaintes, principalement en Roumanie, pour des viols, des agressions sexuelles et du proxénétisme. Outre-Manche, associations et pouvoirs publics s’inquiètent de l’influence qu’il peut avoir sur une partie de la jeunesse. Son nom est d’ailleurs brièvement évoqué dans la série Adolescence, qui traite d’un féminicide, diffusée sur Netflix depuis le 13 mars.
Qui sont les fans d’Andrew Tate ? Pourquoi cet homme, qui assure que les femmes sont « la propriété » de leur conjoint et qu’elles ne devraient pas conduire, qui explique que la dépression n’existe pas et qui justifie les violences conjugales, connaît-il un succès aussi important ?
« Misogynie normalisée »
Pour le comprendre, il faut se tourner vers le Royaume-Uni. Car si Andrew Tate est mondialement connu, il jouit d’une popularité particulière dans son pays d’origine, auprès des jeunes hommes et des garçons.
Outre-Manche, un sondage de l’institut YouGov rapportait en 2023 que 80 % des hommes de moins de 40 ans connaissaient le personnage, et que 40 % d’entre eux disaient être d’accord avec ses positions. Ils étaient cependant plus nombreux à partager ses idées sur le travail et la masculinité que sur les femmes. Chez les enfants, un quart des garçons de 13 à 15 ans avaient « une vision positive » de lui. Un rapport de l’organisation Internet Matters soulignait qu’il remportait aussi un certain succès auprès des jeunes papas.
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