Les drapeaux seront mis en berne sur tous les édifices publics français samedi 26 avril, jour des obsèques du pape François, en honneur du souverain pontife.
Une mesure, qui, au nom de la laïcité, insurge une grande partie de la gauche.
« Je suis assez choquée par le fait qu’on mette les drapeaux en berne sur les bâtiments publics », a notamment lancé la patronne des Écologistes, Marine Tondelier.
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Mort du pape François
Un rare moment d’unanimité au sein d’une gauche particulièrement divisée. Plusieurs responsables de cette frange de l’échiquier politique se sont indignés contre la décision de mettre en berne les drapeaux sur l’ensemble des édifices publics français en l’honneur du pape François, dont les obsèques sont prévues samedi 26 avril au Vatican. « Je suis assez choquée par le fait qu’on mette les drapeaux en berne sur les bâtiments publics« , a critiqué Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, auprès de l’AFP. « La laïcité est un concept qui est pourtant brandi à tort et à travers quand il s’agit de l’islam et notamment des femmes musulmanes. On est là dans un double standard insupportable. »
Des critiques partagées par (presque) toute la gauche
D’autres personnalités ont d’emblée condamné cette mesure, contraire selon eux au principe de laïcité qui prévaut en France. « Dans une République laïque, on ne met pas les drapeaux en berne pour le décès d’une personnalité religieuse. Et non, nous ne le faisons pas non plus à chaque décès d’un chef d’État« , a dénoncé sur X le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard. « La France est une République laïque et je ne suis pas favorable à ce que les drapeaux soient mis en berne pour la disparition d’une autorité religieuse« , a pour sa part regretté le député du groupe écologiste et ancien insoumis Alexis Corbière.
Total désaccord. En République laïque, les drapeaux n’ont pas à être mis en berne lors de la disparition d’une autorité religieuse. Tous les citoyens sont égaux, croyants ou non, et aucun culte ne doit pas être traité différemment des autres. C’est un principe laïque fondamental https://t.co/2NzHXCu6gY — Alexis Corbière (@alexiscorbiere) April 22, 2025
Même position pour le député socialiste Jérôme Guedj, qui a déploré une « faute » de la part des autorités. « Une faute pour tous les enseignants qui devront ramer pour expliquer la neutralité de l’État inhérente à la laïcité« , a-t-il déclaré. Seule voix légèrement dissonante à gauche : Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français. « Je comprends que ça fasse débat. Mais franchement, il y a d’autres sujets sur lesquels on doit s’écharper aujourd’hui« , a-t-il tempéré ce mercredi, interrogé à ce sujet lors d’une interview accordée à France Inter.
La décision de rendre hommage au souverain pontife argentin de cette manière avait été annoncée mardi par les services du Premier ministre, François Bayrou. « À la suite du décès du pape François, le gouvernement a décidé que les drapeaux devront être mis en berne sur les bâtiments publics le jour de ses obsèques solennelles« , s’était contenté de signaler Matignon. Il y a vingt ans, le choix du gouvernement Raffarin de mettre en berne ces drapeaux sur les édifices publics avait déjà créé la polémique après la mort du pape Jean-Paul II, décédé le 2 avril 2005.