Fin février dernier, quelques semaines après l’explosion médiatique de ce que tout le monde appelle désormais « l’affaire Bétharram », Nathalie se pose des questions. Elles sont plusieurs comme elles, des mères, des sœurs, des tantes, qui s’interrogent sur le passé de leur fils, de leur frère ou d’un oncle passé par l’établissement privé catholique du Béarn, visé par un nombre croissant de plaintes pour violences physiques, agressions sexuelles et viols.
Et si son frère Nicolas, élève de l’institution, avait lui aussi été victime ? Décédé à 12 ans d’une méningite, le 12 juin 1980, à l’hôpital de Pau, il n’est plus là pour répondre à cette question. Mais en lisant les différents témoignages parus dans la presse, Nathalie se dit que, malheureusement, son frère pouvait avoir le « profil type » d’une proie des prêtres pédocriminels de Bétharram. Alors elle lance un premier appel à témoignage dans les groupes de messagerie du collectif de victimes. Ses recherches l’amèneront à des révélations inattendues sur la mort de son frère.
Pour la première fois, Nathalie a accepté de témoigner sur cette histoire auprès du Monde. Elle a simplement demandé que son prénom, ainsi que celui de son frère, soient modifiés. Leur père n’est pas au courant de la quête de vérité de sa fille. Il sait encore moins qu’elle compte déposer plainte contre l’institution dans les prochains jours pour non-assistance à personne en danger. Car l’histoire de son frère raconte de graves manquements de l’institution dans l’encadrement des élèves, ayant potentiellement conduit à la mort d’un enfant.
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