L’hebdomadaire Le Point va enclencher un plan social qui prévoit 58 suppressions de postes, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes, mercredi 24 avril, confirmant une information de La Lettre. D’après le site d’information, « les services de correction et de révision du magazine, qui regroupent
une quinzaine de salariés, seront particulièrement touchés ».
Ce projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) concerne 32 salariés en CDI (sur 200 environ) et 26 pigistes, ont fait savoir plusieurs sources internes à l’AFP. Parallèlement, 18 créations de postes sont envisagées, dont une partie pourrait être pourvue en interne par le biais de reclassements, complète La Lettre. En 2024, selon le média confidentiel, Le Point accusait 5,6 millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 65,4 millions d’euros.
« Pas question » de faire écrire des articles par l’IA
Le projet a été présenté aux salariés mercredi par le directeur du Point, Etienne Gernelle, et le PDG, Renaud Grand-Clément, à l’issue d’un CSE extraordinaire du magazine détenu par le milliardaire François Pinault. Sollicitée par l’Agence France-Presse, la direction n’a pas souhaité commenter ces chiffres.
« C’est un projet de réorganisation qui s’inscrit dans une stratégie de montée en gamme, de singularisation et, dans une certaine mesure, de prise de distance par rapport à la course à l’actualité », pour « investir d’abord sur l’enquête et le reportage », a déclaré M. Gernelle à l’AFP, faisant valoir que seulement cinq postes de rédacteurs étaient concernés.
Ce processus de « modernisation interne » s’accompagne d’un « usage raisonné et supervisé de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, dans certains processus d’édition seulement », a-t-il poursuivi, en soulignant qu’il n’était « pas question » de faire écrire des articles par l’IA.
« Comment monter en gamme quand on supprime les réviseurs ? »
Ces derniers mois, « la rumeur bruissait, mais l’ampleur de ce plan a surpris les salariés », a pour sa part indiqué une source interne à l’AFP, en craignant qu’« un métier entier disparaisse » avec les suppressions de postes dans les services de révision et correction.
« C’est un choc » et « cela crée une perplexité incroyable : comment monter en gamme quand on supprime les réviseurs ? », s’est interrogée une autre source interne. Les discussions formelles sur ce projet devraient débuter fin avril.
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En 2024, Le Point s’est vendu à 286 000 exemplaires par numéro, papier et numérique (− 1,93 % par rapport à 2023), selon les chiffres de l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias).