Donald Trump, en conflit ouvert avec la prestigieuse université Harvard, l’a accusée, jeudi 24 avril, d’être une « institution antisémite d’extrême gauche » et une « menace pour la démocratie », dans un message sur son réseau Truth Social. « Cet endroit est un foutoir progressiste », qui « accepte des étudiants du monde entier qui veulent détruire notre pays », a également écrit le président américain, qui a signé mercredi une série de décrets visant à augmenter encore un peu plus la pression sur les universités américaines, et sur l’enseignement public en général.
L’accusation d’antisémitisme est fréquemment employée par l’administration Trump pour justifier ses mesures contre les établissements d’enseignement supérieur ainsi que contre certains étudiants étrangers. Dans une lettre ouverte adressée jeudi à Donald Trump, cinq sénateurs démocrates de confession juive accusent le gouvernement d’utiliser cet argument comme moyen détourné « d’attaquer les universités et les écoles publiques du pays ».
« Nous rejetons les politiques de votre administration visant à couper le financement d’universités et à les punir gratuitement, puisque cela représente un détournement du combat contre l’antisémitisme et le diminue », écrivent les élus, dont Chuck Schumer, le chef des démocrates au Sénat.
Rejet de « l’interférence politique »
Dans son message sur Truth Social, l’ancien homme d’affaires appelle également à « virer » un avocat qui travaille pour sa société, la Trump Organization, et qui représente par ailleurs également Harvard. « Il n’est pas très bon de toute façon et j’espère que ma très grande et magnifique entreprise, dirigée par mes fils désormais, va s’en débarrasser immédiatement », tempête encore le milliardaire.
Peu après, son fils Eric Trump a indiqué à CNN s’être séparé de William Burck, avocat très apprécié dans les milieux républicains, qui avait été recruté comme conseiller de la Trump Organization et qui a aussi été chargé par Harvard de défendre l’université face à la Maison Blanche. L’université avait attaqué lundi l’administration Trump contre un gel de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d’exigences de la Maison Blanche.
Le président américain, qui reproche aux universités d’être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d’admission des étudiants, les embauches d’enseignants et les programmes. Harvard a pris la tête d’un mouvement d’opposition rejoint par d’autres grands noms tels que Yale ou Princeton, qui ont rejeté ensemble « l’interférence politique » , dans un communiqué publié mardi.