Une attaque au couteau dans un lycée à Nantes (Loire-Atlantique) a fait 1 mort et 3 blessés ce jeudi 24 avril.
Le suspect, un lycéen de 16 ans, a été rapidement interpellé.
Ses camarades de classe témoignent dans le 20H de TF1.
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Attaque au couteau dans un lycée à Nantes
L’effroi a saisi la ville de Nantes (Loire-Atlantique) peu après midi ce jeudi 24 avril. Une attaque au couteau a fait un mort et trois blessés au lycée privé de Notre-Dame-de-Toutes-Aides. Le suspect : un élève de l’établissement. Il a été placé en garde à vue par les forces de l’ordre, rapidement arrivées sur place. Si les questions restent encore nombreuses, le profil de l’assaillant commence à se dessiner, comme le montre la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article.
Un adolescent décrit comme dépressif
Selon les premiers éléments de l’enquête, Justin P., 16 ans, est scolarisé en classe de seconde dans ce lycée de l’est de Nantes. Il était jusque-là inconnu des services de police et de renseignement. Originaire de Bretagne, il vit avec sa mère dans une commune voisine.
Ses camarades de classe parlent d’un jeune homme perturbé, voire dépressif, avec un comportement étrange. « Ça faisait trois ans que j’étais dans sa classe. Il parlait d’idéaux nazis, de révolution, etc. Quand il nous disait des choses comme ça, on se disait que c’était bizarre quand même. On n’a pas cru que ça allait prendre une telle ampleur », témoigne une jeune fille.
Ses amis racontent qu’il aurait supprimé tous ses comptes sur les réseaux sociaux il y a quelques jours. « Il nous a appelés, il nous disait ‘Au revoir, je m’apprête à faire quelque chose’. Et aujourd’hui, j’apprends qu’il s’est passé ça, et maintenant je sais pourquoi il m’a dit ‘au revoir’ à moi et nos collègues », raconte un lycéen au micro de TF1.
Les idées politiques de Justin P. pourraient se retrouver au cœur de l’enquête. Seulement quinze minutes avant son passage à l’acte, il a envoyé par mail à tous les membres de son établissement, élèves et professeurs compris, un long document. « On a un énorme fichier de 13 pages. On pourrait qualifier ça d’une sorte de dissertation. On voit qu’il se pose des questions », confirme l’un d’eux.
Le contenu de ce manifeste, titré « L’action immunitaire », est aussi obscur qu’inquiétant. Justin P. y dresse un portrait très sombre de notre société « qui rend l’humain docile, prévisible et programmable », arguant que « la mondialisation a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain ». « La ville moderne, hyperconnectée et pourtant déshumanisante, incarne cette violence systémique », écrit-il également, avant d’ajouter : « La révolte est déjà la plus grande victoire que nous puissions atteindre. » Reste à savoir si l’assaillant présumé est bien l’auteur de ces lignes qui ne sont pas signées et n’évoquent pas l’attaque du jour.
Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, « aucun élément ne permet de dire » que le suspect est affilié à l’extrême droite et son acte semble être « isolé ». Enfin, les enquêteurs explorent aussi la piste du différend amoureux car Justin P. connaissait la lycéenne qui a succombé à ses blessures. Une cellule psychologique a été mise en place pour les adolescents témoins de ces violentes agressions et la communauté éducative a reçu le soutien de la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, qui s’est rendue à Nantes en fin de journée.