Donald Trump aura cédé le premier dans la guerre des tarifs douaniers contre la Chine en reconnaissant le 23 avril devant la presse que les surtaxes imposées à Pékin étaient « très élevées » et qu’elles allaient « baisser de façon substantielle ». Il avait déjà subi une double rebuffade durant la semaine du 7 avril : la chute des marchés a sanctionné le non-sens économique de sa guerre tarifaire tous azimuts et la Chine, piquée au vif dans sa fierté nationale, lui a répliqué sèchement par des mesures de rétorsion. D’où la énième volte-face du milliardaire américain le 9 avril en forme de double salto arrière.
Bon prince, il a offert un répit de quatre-vingt-dix jours à tous ceux qui se sont précipités pour négocier – comme il l’a dit dans des termes d’une rare vulgarité –, mais avec une exception de taille : les produits chinois subiraient une taxe stratosphérique de 145 %, abandonnée d’ailleurs dans une nouvelle pirouette le 12 avril pour les produits électroniques. La raison de ce tarif colossal et prohibitif ? Pékin avait osé répliquer au tarif précédent en appliquant le même taux de 84 % aux exportations américaines.
La deuxième salve du gouvernement chinois ne s’est pas fait attendre : il a annoncé, le 11 avril, le relèvement de 84 % à 125 % des droits de douane applicables aux produits américains. Pékin déclarait alors : « La pratique unilatérale d’intimidation et de coercition [par les Etats-Unis] est contraire aux lois économiques fondamentales et au bon sens (…). La Chine luttera contre elle jusqu’au bout. »
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