Une minute de silence sera finalement observée à l’Assemblée nationale.
Yaël Braun-Pivet avait dans un premier temps rejeté cette demande des partis de gauche.
Aboubakar Cissé a été tué vendredi 29 avril dans une mosquée du Gard, de plusieurs dizaines de coups de couteaux.
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Meurtre dans une mosquée du Gard
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a annoncé ce mardi 29 avril sur le réseau social X qu’une minute de silence serait observée en hommage à Aboubakar Cissé, le jeune fidèle malien tué de plusieurs dizaines de coups de couteau à la mosquée de la Grand-Combe (Gard) vendredi 25 avril.
« Aucun consensus » dans un premier temps
« Aucun consensus n’était apparu ce matin en conférence des présidents » sur la tenue de cette minute de silence, a-t-elle expliqué, après avoir été lourdement attaquée par la gauche sur ce sujet. La France insoumise (LFI) avait demandé à la présidente de l’Assemblée qu’une minute de silence soit observée ce mardi en ouverture de la séance des questions au gouvernement. Le parti de gauche a ensuite essuyé un refus au motif qu’il « n’y a pas de minute de silence pour des cas individuels », a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI (Seine-Saint-Denis).
De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s’est « scandalisé par le refus de Yaël Braun-Pivet d’accorder une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé ». Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste, a lui aussi regretté l’absence de cette minute de silence qui « aurait été un bon signal » envers « nos compatriotes musulmans qui sont insultés, injuriés en permanence ».
Braun-Pivet dénonce « l’ignoble instrumentalisation » de sa mort
La question a bien été soulevée en conférence des présidents, mais n’a pas recueilli de majorité de voix, selon une source parlementaire interrogée par l’AFP, qui souligne que cette instance a décidé fin janvier « de ne plus faire de minutes de silence pour des cas individuels ». « J’ai échangé depuis avec certains présidents de groupe. Face à l’émotion légitime et compte tenu de l’ignoble instrumentalisation faite par certains de sa mort, j’ai souhaité que nous puissions saluer tout à l’heure sa mémoire », a conclu Yaël Braun-Pivet dans sa publication.
Le meurtrier présumé d’Aboubakar, un Français de 21 ans qui s’est rendu à la police en Toscane, après trois jours de cavale, nie avoir agi par haine de l’islam, selon son avocat italien. Dans la vidéo qu’il avait lui-même réalisée juste après le meurtre, face à la victime agonisante, il se félicitait de son acte et insultait la religion de sa victime. Un juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi, et une information judiciaire pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion a été ouverte.