Le parti Les Républicains (LR) a pratiquement triplé son nombre d’adhérents en deux mois, à la faveur du duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, candidats pour prendre la tête de la formation politique de droite. Depuis la mi-février et le début de la campagne pour la présidence, le nombre de personnes à jour de cotisation – et bénéficiant ainsi du droit de voter pour ce scrutin – est passé de 43 859 à 121 617, selon un communiqué publié mercredi 30 avril.
L’autorité qui s’occupe de l’organisation du scrutin a assuré avoir effectué les vérifications de ces adhésions « en concertation » avec les équipes des deux candidats. Le parti avait fixé au 17 avril la date limite pour adhérer et pouvoir ainsi voter les 17 et 18 mai.
Fragilisé par le score (4,8 %) de sa candidate, Valérie Pécresse, à la présidentielle de 2022 et par l’alliance entre son ancien président Eric Ciotti et le Rassemblement national (RN, extrême droite) lors des législatives de l’été 2024, LR stoppe ainsi l’hémorragie de ses militants.
Chasse aux adhérents
La chasse aux nouveaux membres a d’ailleurs été une priorité dans chaque camp s’affrontant pour la présidence du parti. Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, a entrepris un tour de France pour aller à leur rencontre. « Chez moi, en Haute-Loire, on est passé de 250 à presque 2 000 adhérents », expliquait au Monde le député à la mi-avril.
Bruno Retailleau, dont les fonctions de ministre de l’intérieur lui ont laissé moins de temps pour battre la campagne, a profité de la visibilité dont il bénéficie place Beauvau pour tenter de convaincre les électeurs LR partis vers le macronisme ou l’extrême droite de revenir au bercail. « Selon les chiffres qu’on peut avoir, 25 % du corps électoral se trouve en Ile-de-France, relevait auprès du Monde à la mi-avril un membre de l’équipe de campagne du ministre. C’est bon signe pour nous, avec des fédérations qui nous soutiennent, comme les Yvelines, les Hauts-de-Seine et Paris. »
Cette multiplication des militants, qui rend le scrutin incertain, est un enjeu classique à droite avant chaque élection interne, souvent théâtre de controverses, de la guerre des chefs en 2012 entre François Fillon et Jean-François Copé à l’apparition d’un chien inscrit à la primaire de 2021. Pour la première fois, les équipes des candidats ont pu cette année consulter le fichier d’adhérents pour y pointer d’éventuelles anomalies.