Cinq ans après avoir pris le pouvoir par la force, lors d’un coup d’Etat en août 2020, le général Assimi Goïta est en passe de s’adjuger un nouveau bail de cinq ans à la tête du Mali. Si tel était le cas, le putschiste aurait passé l’équivalent de deux mandats présidentiels à l’époque où ses compatriotes avaient la possibilité d’élire leurs dirigeants.
Mardi 29 avril, à l’issue de deux jours de consultations à Bamako, les « forces vives de la nation » – un panel de représentants de la société malienne choisis par les autorités, dont étaient absentes les principales formations politiques – ont recommandé que le général Goïta soit nommé, sans élection, « président de la République pour un mandat de cinq ans à partir de 2025, renouvelable ». Elles ont aussi préconisé de « suspendre toutes les questions électorales jusqu’à [la] pacification » du pays et de « dissoudre tous les partis politiques » pour en « durcir les conditions de création ».
Ces recommandations, présentées comme la suite des « Assises nationales de la refondation » organisées par la junte fin 2022, doivent désormais être remises à Assimi Goïta pour une probable application. S’il s’adjuge unilatéralement un nouveau mandat de cinq ans, le chef de la junte malienne imiterait ses homologues putschistes à la tête du Burkina Faso et du Niger, qui forment avec lui l’Alliance des Etats du Sahel (AES), et qui ont respectivement fait de même en mai 2024 et mars 2025.
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