Le député turc Sirri Süreyya Önder, membre du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM, prokurde), qui était l’un des artisans du dialogue avec les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est mort, samedi 3 mai, à l’âge de 62 ans.
« M. Sirri Süreyya Önder est décédé (…) des suites d’une défaillance multiviscérale au 18e jour de son suivi », a annoncé la direction de l’hôpital Florence Nightingale d’Istanbul, où il avait été admis à la mi-avril.
M. Önder avait été hospitalisé à la suite d’une rupture de l’aorte, ce qui a suscité une vive émotion dans la classe politique turque. L’élu, dont les obsèques auront lieu lundi à Istanbul, a joué un rôle-clé dans le dialogue entamé à l’automne par le pouvoir et le PKK, comme il l’avait fait une première fois entre 2013 et 2015.
« Nous honorerons comme il se doit la mémoire de Sirri Süreyya Önder et sa lutte pour la paix », promet son parti sur X. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a, quant à lui, exprimé sa tristesse. « Je crois sincèrement que nous atteindrons l’objectif d’une Turquie sans terrorisme pour lequel le regretté Önder a également travaillé si dur ces derniers temps », a déclaré le chef de l’Etat.
M. Önder et plusieurs responsables du DEM avaient rencontré à diverses reprises, depuis l’hiver, le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, arrêté en 1999, qui a appelé à la fin du mois de février le mouvement à déposer les armes, après quatre décennies d’une guérilla qui a fait plus de 40 000 morts.
Le PKK, dont le commandement est replié dans les montagnes du nord de l’Irak, a répondu favorablement à cet appel, début mars, mais le groupe armé, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, n’a pas encore annoncé sa dissolution, qui doit être prononcée dans le cadre d’un congrès.