Le ministre de la Justice est revenu dans un podcast sur ses quatre ans passés place Beauvau.
Gérald Darmanin a notamment présenté (pour la première fois) ses excuses aux supporters de Liverpool, qu’il avait accusés en 2022 d’être responsables du fiasco lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France.
« J’ai pêché par idées reçues », reconnaît-il.
Suivez la couverture complète
Chaos au Stade de France : après le fiasco, le temps des explications… et des enquêtes
Le mea-culpa tardif de Gérald Darmanin. Questionné par le podcast Legend (nouvelle fenêtre) sur son plus gros échec en tant que ministre de l’Intérieur (2020-2024), l’ancien maire de Tourcoing a immédiatement pensée à une soirée : celle du 28 mai 2022, au Stade de France, lors de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid. Cette année-là, la soirée vire au fiasco, des fans des Reds craignent pour leur vie et se retrouvent accusés par le ministre d’avoir provoqué les débordements en présentant des faux billets.
« Je suis au Stade de France, le match ne commence pas, le stade n’est pas plein, mais je ne vois pas qu’il y a un problème », admet le désormais ministre de la Justice, qui revenait tout juste de Tourcoing (Nord). « Je monte au poste de sécurité. C’est la confusion. On voit une foule rouge sur les images de vidéosurveillance, agglutinée contre les grilles, avec des CRS qui les retiennent. Dans un premier temps, l’analyse que nous faisons, c’est qu’ils foutent le bordel (sic). »
C’est une erreur de ma part, le coupable était facile
C’est une erreur de ma part, le coupable était facile
Gérald Darmanin
« J’apprends 20 minutes après qu’il y a eu un problème dans le RER », en plus de tentatives d’entrées au Stade de France « avec des faux billets », poursuit Gérald Darmanin. « Ce que je ne sais pas, c’est que l’essentiel de la difficulté ne vient pas des supporters anglais, mais des délinquants de Seine-Saint-Denis qui pillent des supporters. Or, notre dispositif de sécurité n’est pas du tout prévu pour cela. Nous nous sommes trompés de dispositif : on s’attendait à une guerre entre hooligans, on a eu du racket. »
Selon l’ancien patron de la place Beauvau, « l’addition » des problèmes a entraîné un fiasco. Mais à ce moment-là, Gérald Darmanin assure qu’il ne le savait pas. « Dans ma première sortie publique, je dis ce que j’ai vu : les supporters anglais foutent le bordel », rappelle-t-il. « Ce n’était pas entièrement faux, il y a eu des faux billets et des agressions, mais ce n’était pas vrai au sens littéral du terme. La première cause, c’était la délinquance. »
Reste que pour le ministre de la Justice, il est difficile de faire immédiatement machine arrière. « On m’a dit que je mentais et que je cachais la vérité », continue Gérald Darmanin. « C’était la veille des élections législatives, tout le monde était bien content d’expliquer que c’était ma faute. Il y a eu des tracts dans ma propre circonscription pour dire que j’étais un gros menteur. Vous mettez du temps à effacer cela. »
Aujourd’hui, Gérald Darmanin reconnaît « un échec ». « Je n’avais pas bien prévu », admet-il. « C’est une erreur de ma part. J’ai pêché par idées reçues. Le coupable était facile. Je m’en excuse auprès des supporters de Liverpool. »