Tous les Français se sont un jour assis sur elle.
Une équipe de TF1 s’est rendue dans la seule usine qui continue de produire la chaise Mullca 510 et nous livre ses secrets.
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Le 13H
Tubes d’acier, bois contreplaqué, la Mullca 510 peut supporter une tonne. Un objet qui colle à notre mémoire, cette chaise ayant soutenu des générations de Français dans les bons moments comme dans les moins bons. Qu’est-ce qu’elle vous évoque ? « Moi, les cours de mathématiques, où il y avait peut-être des antisèches de notées, notamment sous le siège« , répond un passant interrogé dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. « Des trucs de typex dessus, moi je faisais ça, ce n’est pas bien… », confie une autre, quand un troisième se souvient : « On se balançait beaucoup en arrière, ça ne plaisait pas toujours à la maîtresse ou au maître, mais on l’a tous fait« .
Cette chaise iconique est encore produite dans un seul site au monde, à Aurillac dans le Cantal, où nous emmène notre reportage. Pas de mode d’emploi, de rivets à monter, le secret de sa légendaire solidité, c’est qu’il n’y a pas une seule vis. Et la recette n’a jamais changé, elle est faite exactement comme avant, à quelques couleurs près. Pas moins de 25.000 exemplaires sortent de cette usine chaque année, et cela dure depuis 30 ans. Car si d’autres chaises sont arrivées sur le marché, la 510 continue à être une des plus prisées. « Ce sont des produits qu’on vend aussi pour des écoles neuves, nous assure Xavier Cresson, directeur du fabricant de mobilier Lafa Collectivités. Elle est indémodable, le neuf nous réclame encore la 510« .
Un prix imbattable
Inusable, intemporelle, pourtant, la 510, inventée en 1964 par Gaston Cavaillon, a déjà 61 ans. Elle vous a peut-être fait mal au derrière, mais pour l’époque, elle était confortable. « La solidité, la légèreté, l’empilabilité, elle a répondu à tous les besoins de l’époque« , souligne François Cavaillon, fils de Gaston et ancien directeur de Mullca. Dans les années 1970, l’Union des groupements d’achats publics passe commande au créateur de la 510. Elle sera la chaise de tous les Français, chaque école. Comme le montre notre reportage, elle devient une star, fait la une des magazines, est éditée en bleu-blanc-rouge pour le bicentenaire de la République, pose même avec Jack Lang, ministre de la Culture. En trois décennies, 15 millions d’exemplaires voient le jour. « Elle était quasiment en situation de monopole. Et puis tout ça pour un coût exceptionnel« , fait valoir François Cavaillon. Elle valait en effet alors 18 euros pièce. Imbattable.
Avec le temps, notre compagne de jeunesse a franchi le mur des écoles. « C’est notre petite madeleine du jour de pouvoir s’asseoir aujourd’hui sur cette chaise, ça nous transporte quelques années en arrière« , s’enthousiasme face à notre caméra la cliente d’un restaurant dans lequel sont installées ces chaises. Elle le doit à Nicolas Girard, créateur de « Label Edition », qui vend des 510 revisitées pour des restaurants, entreprises et événements. « C’est vrai que cette chaise appartient à notre inconscient collectif, et nous, l’idée, c’est de la sublimer, explique-t-il, de lui donner un petit peu de nouveauté dans les finitions, dans les couleurs« .

Après en moyenne 540 jours de nos vies assis dessus et des tonnes de souvenirs, la petite chaise n’a pas fini d’écrire sa grande histoire.