Comme les bagages qui tournent en boucle sur les tapis roulants des aéroports, la Corbeille de pêches et raisins (1881), attribuée à Renoir, est passée plusieurs fois devant les tribunaux et sous l’œil des experts. Jeudi 15 mai, la toile se retrouvera au cœur d’une procédure d’appel à Paris dans le volet pénal d’une succession paralysée depuis trente ans.
Depuis la mort, en 1995, de leur père, François Bokor, ses deux héritiers, Elisabeth Bokor, née d’un premier mariage, et Jean-François Mourtoux, enfant naturel issu d’un deuxième lit, se déchirent autour de cette nature morte. Celle-ci n’a jamais appartenu à leur famille. Mais avant sa mort, François Bokor a prêté près de 2 millions de francs à une vieille dame qui en était propriétaire, en échange d’un gage sur le tableau, sans jamais revoir la couleur de son argent.
A sa mort, les reconnaissances de dettes, qui représentent plus de la moitié de la valeur de la succession, se volatilisent mystérieusement. Echafaudant toutes sortes d’hypothèses, défiant parfois toute rationalité, Jean-François Mourtoux, candidat malheureux aux législatives de 2024 sur la liste Les Républicains-Rassemblement national d’Eric Ciotti, accuse aujourd’hui sa sœur de vingt-sept ans son aînée de les avoir subtilisées pour le spolier. La procédure en civil qu’il a intentée à son encontre n’a toujours pas été tranchée. Le volet pénal engagé en 2019 pour « recel d’abus de confiance » a fait l’objet, en janvier 2024, d’un non-lieu que son avocat, Francis Vuillemin, va contester en appel.
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