Plus aucune ville du Soudan n’est à l’abri. Pour la sixième journée d’affilée, Port-Soudan, sur les rives de la mer Rouge, s’est réveillé, vendredi 9 mai, au son du bourdonnement des drones et des détonations de batteries antiaériennes. Depuis dimanche, la capitale de fait du pays, aux mains des forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah Al-Bourhane, est la cible d’attaques de drones en série imputées à la milice paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR), dirigée par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias « Hemetti ».
Bordé par des eaux turquoise, à plus de 800 kilomètres par la route au nord-est de Khartoum, Port-Soudan était jusqu’à présent un havre que l’armée régulière pensait inviolable. Depuis le 15 avril 2023 et le début de la guerre à Khartoum, épicentre des combats, la totalité des institutions du pays y avaient déménagé. La population de Port-Soudan, estimée avant-guerre à près de 300 000 habitants, a été multipliée par deux, gonflée par des vagues successives de civils pensant y trouver refuge alors que le littoral était jusqu’à présent épargné par les combats. Désormais, comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace.
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