Depuis qu’il est au pouvoir en Hongrie, en 2010, et qu’il multiplie les reculs démocratiques, jamais Viktor Orban n’avait entrepris une réforme aussi ouvertement copiée sur la Russie. Mardi 13 mai, un député du Fidesz, la formation nationaliste du premier ministre hongrois, a présenté une proposition de loi visant à mettre en place « un registre des organisations menaçant la souveraineté de la Hongrie avec l’aide de l’étranger », sur le modèle de la législation contre « les agents de l’étranger » adoptée par Vladimir Poutine en 2012.
« Bonjour la Russie », a titré dès mercredi Telex, un des derniers sites d’information hongrois indépendants, en estimant que ce texte jamais vu dans l’Union européenne (UE) risque de rendre « extrêmement difficile le travail et l’existence des organisations recevant des financements étrangers ». Médias, associations, ONG, le texte vise en effet de façon indéterminée « toute personne morale et entité sans personnalité juridique qui menace la souveraineté de la Hongrie en menant des activités visant à influencer la vie publique ».
Or en Hongrie, la plupart des ONG et des médias indépendants, privés de fonds publics, dépendent des fonds européens, des donations d’institutions internationales ou du soutien de citoyens hongrois résidant à l’étranger. « Des millions de dollars, provenant principalement d’entités américaines et bruxelloises, ont été acheminés vers des groupes de la société civile et des médias (…) dans le but de manipuler le sentiment des électeurs en fonction d’intérêts extérieurs », a fustigé le gouvernement dans un communiqué pour soutenir le texte de son député, Janos Halasz.
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