Le député RN sortant, Arnaud Sanvert, est arrivé en tête à l’issue du premier tour de la législative partielle de Saône-et-Loire, dimanche 18 mai, mais il est talonné par un candidat ex-LR, tandis que la gauche, divisée, a été éliminée.
Arnaud Sanvert, dont l’élection confortable en juillet 2024 avait été invalidée en raison d’irrégularités de comptage, a recueilli 31,9 % des suffrages, soit légèrement en deçà des 35 % qu’il avait obtenus au premier tour de l’élection de juillet 2024.
Soulignant la participation extrêmement faible (32,7 %), M. Sanvert a appelé, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), à « la mobilisation » au second tour, « face à un candidat d’Emmanuel Macron », en désignant l’ex-LR Sébastien Martin qui le talonne. Président du Grand Chalon et vice-président du département, ce dernier a promis de siéger au sein du groupe LR à l’Assemblée nationale même s’il n’en a pas repris la carte. Il a recueilli 25,6 %, soit nettement plus que ce que le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, également ex-LR, avait obtenu au premier tour de 2024 (19 %).
M. Martin, au profil plus consensuel que le très droitier Gilles Platret, et soutenu par ce dernier pour cette législative partielle, confirme ainsi ce qu’il a appelé « l’engouement » pour la droite après les récentes victoires de LR lors de partielles, au moment où le parti vient de se choisir un président. « J’appelle maintenant au rassemblement des forces du territoire pour avoir un député vraiment utile pour cette circonscription », a-t-il réagi, auprès de l’AFP.
« Faire barrage au RN »
Ce notable de droite de 47 ans a barré la route à une autre ex-LR, la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot. Cette dernière, ne recueillant que 12,5 % des voix, a annoncé que, « à titre personnel », elle donnerait son bulletin à « la candidature qui fera battre le RN ».
A gauche, la candidate LFI, Fatima Kouriche, n’a pas réussi à se qualifier pour le second tour. Elle n’obtient qu’un très décevant 8,2 %, selon des résultats encore partiels, très loin de ce qu’elle avait obtenu en 2024 : 23 % au premier tour, puis 31,5 % au second, en deuxième place derrière le RN.
Mais cette icône locale des Gilets jaunes avait alors concouru sous l’étiquette NFP d’union de la gauche tandis que, cette fois-ci, elle avait face à elle la candidature « irresponsable », selon elle, du PS Clément Mugnier, un juriste de 26 ans largement néophyte en politique.
Ce dernier n’a pas réussi à se qualifier pour le second tour mais il a nettement devancé LFI, se classant troisième avec un surprenant résultat de 16,98 %. « Cela prouve que l’union de la gauche s’est faite autour de nous et non autour de LFI », a-t-il estimé auprès de l’AFP, appelant à « voter contre le RN » au second tour, et, « de fait, pour la candidature républicaine » de Sébastien Martin.
Evoquant un résultat « très décevant », Fatima Kouriche a également demandé à « faire barrage au RN », même si elle n’a pas voulu formellement appeler à voter Sébastien Martin.