Le gouvernement espagnol a demandé à Airbnb de retirer près de 66 000 annonces d’hébergements touristiques de sa plateforme, estimant qu’elles violaient la loi sur la publicité de ce type de logement, a déclaré lundi 19 mai le ministère de la consommation.
Le ministère enjoint à « la filiale de cette multinationale en Irlande d’éliminer un total de 65 935 annonces considérées comme illégales », a fait savoir la Direction générale de la consommation (DGC) dans un communiqué.
Airbnb « continuera à faire appel des décisions sur le sujet », a répondu le groupe dans un communiqué, estimant que le ministère de la consommation « n’était pas compétent pour faire respecter des régulations en matière d’hébergements touristiques ».
Ces derniers mois, la DGC a envoyé trois signalements à Airbnb lui signalant qu’elle devait désactiver ces quelque 66 000 annonces qui concernent des logements entiers dans plusieurs régions espagnoles. Selon le ministère de la consommation, elles sont illégales dans la mesure où elles ne mentionnent pas le numéro de licence du logement, ou ne précisent pas la nature juridique des bailleurs (propriétaire public ou privé), comme l’exige la loi.
Procédure administrative ouverte contre l’entreprise
L’entreprise a décidé de faire un recours devant la justice, mais une décision récente du Tribunal supérieur de justice de Madrid a tranché en faveur du ministère, réclamant à son tour à Airbnb de « retirer immédiatement 5 800 annonces d’hébergement touristique », soit « une première série » de logements concernés selon le ministère.
Après cette première décision favorable, celui-ci a accentué la pression pour tenter d’en « finir avec la pagaille et l’illégalité généralisée des hébergements touristiques, afin de favoriser l’accès au logement et protéger les droits des consommateurs », poursuit le communiqué de la DGC.
Comme AirBnb ne respectait pas ces différentes demandes de mise en conformité, le gouvernement espagnol a ouvert en décembre une procédure administrative contre la plateforme. D’autres organismes de mise en location de logements touristiques font également l’objet de procédures similaires.
Les critiques visant les organismes de gestion des hébergements touristiques se sont multipliées ces derniers mois en Espagne, deuxième destination touristique mondiale après la France. Ils sont accusés de nourrir l’escalade des prix des loyers dans les grandes villes et de réduire la quantité de logements disponibles pour les habitants.
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Pour tenter d’apaiser la colère des Barcelonais, la mairie de la ville du nord-est du pays a annoncé en 2024 son intention de mettre fin aux licences de près de 10 000 appartements touristiques dans la ville d’ici à la fin de 2028. A Malaga, dans le sud de l’Espagne, la municipalité a interdit les nouvelles locations saisonnières de vacances dans 43 quartiers de la ville.
Il y a, en Espagne, 368 000 hébergements touristiques, selon les derniers chiffres de l’Institut national des statistiques.