Les Gîtes de France fêtent leurs 70 ans.
Créés pour permettre aux agriculteurs de compléter leurs revenus en louant un logement, ils se sont considérablement diversifiés.
Du Grand Est à la Bretagne, regardez ce reportage du JT de TF1.
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Le 13H
Dans cette paisible campagne de la Haute-Saône, une agitation inhabituelle. Le bruit d’un plongeon, d’un bouchon, de vives discussions. Ce sont des retrouvailles : une famille de 15 personnes loue un gîte pour trois jours à Fretigney-et-Velloreille. « C’est convivial, on se retrouve tous en famille avec les belles-sœurs, les beaux-frères, les enfants, donc c’est super agréable« , explique l’une des participantes dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. Barbecue, jacuzzi, une pièce de vie de 100 mètres carrés, 6 chambres : ces Francs-Comtois payent 2000 euros le week-end pour cette maison classée 4 épis sur un barème de 1 à 5. L’hébergement les a séduits, l’échange avec les propriétaires aussi.
Le gîte de Sébastien et Isabelle Vardanega est complet jusqu’à fin août. Il faut dire que dans leur parc de 18 hectares, ils ont le goût du partage, comme lorsqu’ils emmènent leurs hôtes observer leurs ruches. « Je voyage beaucoup, il y a beaucoup d’hôtels, là, c’est autre chose, commente l’un des membres de la famille en week-end. C’est être dans la nature, montrer à nos enfants aussi comment on cultive le miel« . « Les gens qui viennent chez Gîtes de France ne cherchent pas un logement sans contact humain, souligne de son côté le propriétaire des lieux. On est systématiquement là pour les accueillir, pour leur expliquer le domaine, pour être à leur disposition ». Et le petit bonus, approcher ensemble la vingtaine de daims à l’état sauvage qui gambadent sur le domaine. « C‘est super bien comme endroit, je préfère faire ça plutôt que jouer à la console toute la journée !« , s’enthousiasme l’un des enfants.
Chaque année, 5 millions de vacanciers profitent ainsi des Gîtes ruraux. C’est d’ailleurs à la campagne que ce tourisme s’est développé il y a 70 ans. Notre reportage montre des images d’archives de l’époque, dans une ferme de la Sarthe, dans lequel un agriculteur explique pourquoi il vient d’ouvrir des gîtes : « Améliorer notre revenu et sauvegarder nos vieux bâtiments« . Toujours en noir et blanc, une vacancière explique de son côté pourquoi elle s’y plaît : « On a l’impression d’être chez soi, on a la chambre, la cuisine, la salle de bain. Je me sens beaucoup plus chez moi que dans un hôtel« .
Le logo s’est depuis un peu modernisé, les hébergements aussi. La suite de notre reportage nous emmène en Bretagne, à Kerlaz dans le Finistère. Les parents de Josy Gonidec ont été parmi les premiers de la région à accueillir des visiteurs dans leur ferme. « Il y avait un choix, soit on s’oriente vers le tourisme, soit on fait une porcherie« , raconte-t-elle. Le premier gîte, c’était une grange à pommes de terre, qui n’a évidemment aujourd’hui plus tout à fait la même allure. Il accueille désormais deux personnes, contre quatre auparavant, et se loue jusqu’à 800 euros la semaine, contre 800 francs dans les années 70. Le papier peint a bien changé, le livre d’or s’est bien rempli. « 1er avril 82, très heureux d’avoir séjourné dans ce gîte où nous avons passé dix jours de vacances » ; « Conduire le tracteur, voir naître un veau… J’espère que nous reviendrons un jour« , lisent Josy et son mari René en le feuilletant. Le tracteur sert plutôt pour la pelouse maintenant. Le couple exploite quatre gîtes et cinq chambres d’hôtes. Ils font partie des 42.000 propriétaires de Gîtes en France.
De plus en plus d’hébergements insolites et historiques
De la pointe du Finistère à la frontière allemande, les logements sont de plus en plus variés. Dans le Haut-Rhin, notre équipe se rend dans une casemate des Poilus de la Première guerre réhabilitée par la mairie de la commune de Sternenberg. Un ancien poste d’observation de 4 mètres carrés à peine, à 25 euros la nuit. Juste à côté, un abri et des toilettes sèches que les soldats auraient sans doute vus comme du luxe. « Au départ, on n’a pas pensé pouvoir être éligibles par Gîtes de France, confie le maire de Sternenberg, Bernard Sutter. C’est une fois que le projet a pris forme qu’on s’est rendu compte qu’on avait des atouts malgré tout« . Ceux de valoriser le patrimoine rural, la grande tendance du moment.
Les hébergements insolites et historiques sont de plus en plus nombreux. Mais un point ne change pas depuis la création de cette forme de vacances : la très grande majorité des 55.000 gîtes en France se situe à la campagne.