« On ne sait pas où on va, on ne sait pas où aller » : des habitants de Gaza désemparés par un nouvel ordre d’évacuation

Le Premier ministre israélien vient de lancer une nouvelle offensive terrestre sur la bande de Gaza.

Il ne reste plus que 30% de territoire aux habitants pour se réfugier.

Le 20H de TF1 a pu se procurer des images tournées à l’intérieur de l’enclave palestinienne.

Fuir encore. Un Gazaoui sur cinq a reçu aujourd’hui l’ordre d’évacuer donné par l’armée israélienne, sur le point d’attaquer la ville de Khan Younès, au sud de l’enclave. C’est un journaliste palestinien qui a envoyé à TF1 les images que l’on peut retrouver en tête de cet article. 

« C’est la vingtième fois qu’on est déplacés, et cette fois, je crois que c’est pour de bon, et qu’on ne reviendra pas », témoigne un homme en partant. « On ne sait pas où on va, et on ne sait pas où aller », résume un autre. Au nord, les frappes se poursuivent inexorablement. On compte 52 morts depuis ce lundi matin, selon les secouristes gazaouis. Au sol, les commandos israéliens mènent des opérations spéciales. À la frontière, des chars sont massés par dizaines. Ont-ils déjà pénétré le territoire ? 

Nous prendrons le contrôle de tout le territoire de la bande de Gaza

Benyamin Netanyahou

Ce matin, l’armée israélienne a posté des images non datées, montrant un char en territoire gazaoui. Jusqu’où entend-il aller ? Au détour d’une phrase, Benyamin Netanyahou a dévoilé ses intentions. « Les combats sont intenses et nous progressons », déclare-t-il, « nous prendrons le contrôle de tout le territoire de la bande ». Des milliers de réservistes ont été rappelés, et l’offensive semble devoir prendre une nouvelle ampleur.

Occupation militaire

Une grande partie de la bande de Gaza est déjà sous contrôle militaire israélien. Si on ajoute les zones concernées par le nouvel ordre d’évacuation, il reste aux habitants moins de 30% du territoire pour se réfugier. « À terme, ce découpage-là pourrait être pérennisé dans une forme d’occupation militaire de la bande de Gaza sur le même mode que celle qui est actuellement en Cisjordanie », estime Amélie Férey, chercheuse à l’IFRI. 

Ce lundi soir, cinq camions avec des colis de nourriture sont entrés dans la bande de Gaza. Une première après 11 semaines de blocus israélien, mais encore dérisoire pour une population de plus de deux millions d’habitants. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné qu’« aucune aide n’a été récupérée » du côté de Gaza, car il faisait « déjà nuit » et en raison des « conditions de sécurité ».